05/05/2017
Edgar Allan Poe (1809-1849)
Poe fut le rédacteur en chef de la revue Southern Literary Messenger de 1835 à 1837 : il y publia des critiques, des histoires, des poèmes, des essais, - même après son renvoi pour intempérance alcoolique - dont "Berenice" (mars 1835), "Morella" (avril 1835), "Hans Phall" (juin 1935), "Manuscript found in a bottle" (décembre 1835), "The Narrative of Arthur Gordon Pym" (janvier-février 1837) et "The Raven" ("Le Corbeau", mars 1845). Il permit ainsi d'augmenter spectaculairement sa diffusion.
Voici à présent une lettre inédite à l'avocat new-yorkais Edgar Simeon Van Winkle, qu'il entend convaincre de lui réserver un texte en se recommandant du frère dudit Van Winkle. Elle a été écrite le 12 novembre 1836, traduite par mes soins pour les visiteurs de ce blog (figure sur cette lettre une apostille autographe de l'ami de Poe et directeur du Southern Literary Messenger).
"Cher Monsieur, sur les conseils de votre frère, le rédacteur de "The Natchez Courier", je prends la liberté de m'adresser à vous et de vous solliciter pour une contribution au "Southern Literary Messenger" publié [à Richmond, en Virginie] par Thomas Willis White.
Si vous pouviez répondre favorablement à mes attentes, cela me ferait grand plaisir. M. Peter G. Van Winckle [futur sénateur] de Parkesburg, en Virginie, a écrit pour notre magazine, et votre frère, in Natchez, nous a garanti son aide.
Il nous a informé que vous avez (très probablement) un manuscrit, sur le "Study of the Law in the US", texte que nous aurions plaisir à publier dans le Messenger, si aucune proposition plus intéressante ne vous a été déjà été faite.
Très sincèrement,
Edgar A. Poe"
NB : On remarquera la subtilité de la demande qui, par parenthèse, n'a rien à envier aux tractations de mise dans l'édition contemporaine, où, pour un premier contact, les intermédiaires en arriveraient à être aussi importants (auprès de certains rédacteurs/éditeurs) que les auteurs eux-mêmes. Rien de nouveau sous le soleil.
Thomas Willis White (1788-1843), fondateur de la revue le Messenger, se séparera la mort dans l'âme de Poe qu'il soutenait et essayait d'aider en lui proposant de l'accueillir pour l'éloigner de la taverne. A l'occasion d'une absence de Poe affaibli par son alcoolisme, il lui avait par exemple écrit : "Vous avez du talent, Edgar, - et le respect lui est dû ainsi qu'à vous-même. Apprenez à vous respecter et vous verrez très bientôt que l'on vous respecte. Détachez-vous de la boisson et des compagnons de boisson, pour toujours !" (29 septembre 1835). DM
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