28/05/2015
Lettres à Gaëlle XVIII
XVIII
Ce que nous percevons sous l'émail du regard
n'est autre qu'au Pays des deux lumières
l'empreinte vive des oiseaux de lisière
ce que nous apprenons n'est autre
que l'usage de la contemplation
quand il aura suffi d'un simple sourire
pour diffracter les rayons solaires
devant un rideau de trembles
suspendus dans le bleu irréfutable
Les feuillages des paumes ouvertes
au miroir des jours dessinent
un long un immense filet mouvant
où s'agitent des ombres mâtinées d'or
et glisse sur les damiers horaires
sur l'épaisse laine de l'humus
un satin de robe silencieuse presque
qui crépite un peu jusques aux yeux
grands ouverts des statues dans le parc
Dans l'entre-terre un bruit qui point
celui d'un pas humain ou animal
les souples cycles et les moires
découvrent le bec jaune d'un merle
au surplomb d'un bosquet roux
Ce que nous devenons cendres grises
ou cendres blanches selon les jours
seront des mots de veille
ramilles d'où partiront des bulles
perdues dans l'invisible
veines vivantes de l'outre-temps
ou grains de sel grains de silence
Que dirais-je de plus
pour être si long temps resté seul
dans ma nuit
Daniel Martinez
01:24 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)
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