10/12/2015
Lettres à Gaëlle XXIV
XXIV
La nymphe de pierre s'est écaillée l'éternité seule fait le lien
un oiseau parle, puis deux, ils puisent dans ton visage
le silence que l'aquilon sème dans l'herbe aux boutons d'or
et qui saura donner à ton corps
la légèreté appropriée à ce voyage
respirant et docile comme si tu interrogeais
le dénuement de mes heures lentes
livrées au monde, à l'insecte claudiquant
qui troue le réel pour arracher ce qu'il peut
à l'inerte éconduit par les premières heures du jour
un tisserin frappe de son bec les tuiles,
la chambre est encore plongée dans l'obscur.
Aux frissons coulis du froid tes yeux clos
reconnaissent les tresses d'un dernier rêve
compliquées des plus petites coulisses de la lumière
la route est là ses épaules glacées
vois comme elle est longue comme elle dessille
l'oeil à ce qui vient, à l'espace tolérable
marqué par les nervures des mains
et les pieux noirs des clôtures
entends la menue monnaie des mots
ainsi qu'une volée de pies dans l'inextricable monde
la coulée du ciel corolles dentelles pétales
presqu'un battement d'ailes dans la poitrine.
Daniel Martinez
00:33 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)
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