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19/01/2016

Le poème du jour : Henry Rougier

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Boudeuse une statue
De clématite a soulevé le soir

Si lentement

Que l’on dirait d’un livre qui s’apaise
Et dont le souffle entre les mots n'arpente
Qu’un semblant d’éclair entrevu

Boudeuse une statue
De clématite arase la mémoire

          Mais lui dont j’entendais le front
          Feuilleter l’écho d’une vie
Dont je voyais les yeux cogner du poing
Lorsqu’une rose (entre deux hoquets de maïs)
Excédée d’être n’était plus
Que le leurre de sa merveille

Lui qui tremblait s’attisait dans le feu maussade
Pour étouffer le ricanement des verrous

Lui qui s’ouvrait d’un coup comme une porte
Avide                       O lui
Que malmenait l’aorte d’un ruisseau
Quand ses paumes en crue
Soulevaient un nid d’incendies

Lui que sa fuite avant l’aurore
Démantelait comme toujours
Devant un pont-levis                      jeté
                               Sur une odeur de femme

Lui qui de nouveau pleure et soulève le soir
Pour rien
                          Dans la statue boudeuse


                                   Henry Rougier

06:17 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

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