28/05/2016
Diérèse 68 - en préparation : Daniel Abel
LA CHASSERESSE.
Entre chien et loup, en l'alvéole qui lui est dédiée, elle fait couler sur son corps... Se croyant seule elle prend plaisir à cette gerbe de fraîcheur sur son visage renversé en arrière, sur la cambrure de son cou, sur ses épaules, son torse, ses hanches… De sa chevelure à la mousse de son ventre, l'eau ruisselle… Cette chair une argile ce corps une amphore, seule en l'alvéole, avant le lever du jour, sous la cascade se connaître irrésistible, s'accepter sensuelle, animale.
Tête levée en défi à l'orage, bouche entr'ouverte, les yeux clos, savourer du haut venue cette averse, les gouttes coulant sur l'épiderme, rosée nuptiale sur un pétale d'arum.
Elle tient de la liane et du lys, certes, Aphrodite la rivale, a reçu de cet éphèbe fat, ce Paris peu avisé, la pomme, emblème de l'élue, elle l'a emporté sur les deux autres grâces, on la représente - La naissance de Vénus - au centre d'un coquillage qui la protège et la nimbe, s'ouvrant en éventail derrière elle, issue de mer, pistil charnel auréolé du solaire, l'espace du ciel l'immensité marine à l'horizon, la vague à ses pieds, le sable de la plage d'où mille regards la dévorent...
Daniel Abel
13:01 Publié dans Diérèse 68 | Lien permanent | Commentaires (0)
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