23/10/2016
La préparation du numéro 69 de Diérèse
Michel André Chappuis sera présent in Diérèse opus 69
Le hasard prisonnier
On peut commencer par dire la peur, la nôtre, celle du vide, de l’inconnu, celle qui nous étreint à l’évocation de ces territoires de l’insaisissable où le hasard règne en maître. C’est elle qui nous pousse à vouloir tout comprendre et tout expliquer, à hérisser les landes brumeuses du pourquoi de barrières, de murs, de chemins, de balises ou de phares, d’abris, de ponts, de digues, à en aplanir chaque irrégularité, à en assécher chaque fondrière de manière à pouvoir s’y risquer sans risque. Car il s’agit de notre sécurité, je crois bien, en tout cas de notre confort. Il est tellement plus rassurant pour nous, en effet, de regarder passer les astres maintenant que nous sommes capables de calculer leurs trajectoires, et de les prévoir pour les siècles à venir, maintenant que nous savons pour les comètes et qu’il n’y a dans une éclipse plus rien qui puisse nous surprendre. Et c’est encore cette même raison qui a raison de tout qui voudrait faire de nous les produits de certains paramètres (établis et mesurables, au premier plan desquels bien entendu notre capital génétique et l’endroit où nous sommes nés), et ainsi nous maintenir dans une logique dont nous ne devrions pas nous dérouter, de telle sorte que nous soyons en fin de compte qui nous devons être, et personne d’autre...
19:46 Publié dans Diérèse 69 | Lien permanent | Commentaires (0)
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