05/02/2018
Regards III
Février dessine dans le noyer
des arabesques hivernales
voile blanc de céruse
en route vers les monts
la psyché de la chambre
efface ton ombre
dans la neige qui respire
doucement comme un nouveau-né
son cœur à l'unisson
un fabuleux décor entre
par la porte-fenêtre
jusques au jardin d'hiver
où trône le catalpa
face au flux qui vient
des choses vers les yeux
dans l'intervalle des cils
l'un de mes visages perdus
ravaude le tissu du temps
et le double d'une fine pellicule
en réserve de nos corps
sous la transparence des étoiles
au creux des yeux elles esquissent
la nuit de l'avant-voir
ce sont griffures de craie sur le tableau noir
une effraie empaillée sommeillait
juchée sur la grande armoire
tout au fond de la classe
mon enfance à tire-d'ailes
entre les charmilles délicates
et les jardins secrets du tréfonds de l'âme
un peu d'infini file entre les mains de l'aérostier
après que la pointe des doigts
eut effleuré les lèvres
l'arc des sourcils l'arête du nez
pour approcher sous les dernières
lueurs du jour une futaie de trembles
en lisière de la vaste forêt
Daniel Martinez
05/2/2018
11:44 Publié dans Enluminures | Lien permanent | Commentaires (0)
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