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02/02/2019

Quelques pages de mon Journal

Gérard ajoute : "J'ai été reçu par André du Bouchet rue des Grands-Augustins. Un homme... étonnant ! Il pouvait rester près d'une demie-heure sans dire un mot et moi, forcément, j'étais gêné, en retour. Mais comprenez-moi, Daniel, ce n'était pas pour me signifier que j'étais un intrus ou que je le dérangeais dans son travail. Non point ; c'était sa façon de penser, de prendre de la distance avec le monde qui nous entoure (vous voyez ce que je veux dire) et la conversation reprenait tout naturellement, un peu comme si l'on était passé du rêve au réel, sans crier gare.

La conversation en arrive à Yves Bonnefoy, un "monstre sacré" de la littérature du vingtième siècle. André : "Nous étions, Yves et moi, au même comité de lecture, celui de "L’Éphémère", travaillée de l'intérieur par ses courants internes." Comme je vous comprends, au passage, Daniel, d’œuvrer seul à Diérèse.
André du Bouchet, me demandant d'être discret, m'a confié : "Ce qui me gêne, avec Yves Bonnefoy, c'est que j'ai toujours l'impression que ce qu'il produit est de seconde main." Relisez-le donc. Comparez son écriture par exemple à celle d'un Pierre Jean Jouve : beaucoup plus profond, là où Bonnefoy paraît toujours rester en surface. Ses vers dans leur harmonie presque parfaite confinent au système, et la manière ne varie pas vraiment, d'un livre à l'autre. Ne m'en tenez pas rigueur, Daniel, vous m'avez parlé en bien de Début et fin de la neige, mais les poètes sont durs entre eux, sans doute parce qu'ils visent d'abord la qualité et que la notoriété... est une autre affaire, plus celle d'un public potentiel. DM

08:56 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (0)

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