27/02/2019
Hélène Mohone (1959-2008)
Sans titre, huile sur toile
Hélène Mohone est présente dans quatre numéros de Diérèse.
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26/02/2019
"La part de l'aube", Eric Marchal, éd. Anne Carrière, 2013
Samedi 20 décembre 1777
Les dégâts de la tempête avaient été considérables. La grêle et le vent avaient endommagé de nombreuses toitures, des devantures de boutiques et une multitude de vitres. Plusieurs barques avaient coulé dans le port de Saint-Jean et le port du Temple, les tentes du marché s'étaient volatilisées et les marchandises qui n'avaient pu être mises à l'abri avaient été détruites ou volées. Outre le clos Billion, la foudre avait provoqué plusieurs départs de feu, dont un dans l'arsenal, où la catastrophe avait été évitée de peu. De nombreuses bêtes, laissées dans les champs, avaient été blessées ou tuées sous les coups des grêlons ou à la suite de chutes d'arbres. Les halabés avaient fait quelques apparitions dans les maisons et jardins du quartier et de la ville, dont une remarquée lors de l'office du samedi à l'Antiquaille. Puis les rescapées s'étaient éteintes avec les gelées du lendemain. Le lundi, les premiers flocons de neige faisaient leur apparition, et le mardi la ville était recouverte d'un léger tapis blanc...
Le rire de Michèle avait chassé provisoirement toutes les tensions qui tiraillaient Antoine. Elle l'avait entraîné dans une longue marche à travers la ville enneigée qui s'était terminée place Louis-le-Grand, où plusieurs traîneaux attendaient les clients pour des courses sur l'immense étendue poudreuse. La pratique avait été longtemps réservée à l'élite, qui possédait ses propres véhicules valant jusqu'à dix mille écus. Elle s'était petit à petit ouverte aux bourgeois qui, contre une dizaine de louis, pouvaient louer à l'heure des traîneaux plus modestes et moins performants. Savarin le charron en avait lui-même construit un, entièrement en bois, qui ressemblait à un double fauteuil monté sur deux larges patins peints en rouge. Le sien était décoré d'une figure de lion. Savarin en était très fier et le sortait de son atelier à chaque nouvelle neige.
Eric Marchal
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24/02/2019
Alors que l'on parle de la disparition progressive des insectes sur terre...
Ce dimanche, en époussetant les rayons bien garnis de la bibliothèque de mon aïeul, j'ai retrouvé un ouvrage pour la première fois traduit en français en 1682, de Jan Swammerdam, imprimé à Utrecht, chez Guillaume de Walcheren ; il compte 215 pages, enté d'un tableau dépliant imprimé hors-texte. Son titre : Histoire générale des insectes. Où l'on expose clairement la manière lente & presqu'insensible de l'accroissement de leurs membres, & où l'on découvre évidemment l'erreur où l'on tombe d'ordinaire au sujet de leur prétendue transformation.
Le Hollandais Jan Swammerdam (1637-1680), docteur en médecine, laissa d'importants ouvrages médicaux, suivant les thèses mécanistes de Descartes, mais c'est comme naturaliste qu'il innova le plus fondamentalement. La théorie dominante à son époque concernant les insectes était celle d'Aristote, qui considérait ces animaux comme des êtres inférieurs en affirmant qu'ils n'avaient pas d'anatomie interne, se reproduisaient par génération spontanée et parvenaient à maturité par une métamorphose soudaine et totale. Jan Swammerdam collectionna et étudia les insectes toute sa vie, et s'attacha à réfuter les trois arguments d'Aristote.
Son Historia insectorum generalis, parue en latin en 1669, livre le résultat de ses travaux relatifs à la métamorphose. Jan Swammerdam la rejetait a priori comme ouvrant la voie à l'athéisme, puisqu'elle autorisait le hasard et l'accident au détriment de la loi et de la régularité. Néanmoins, et malgré cet étrange argumentaire, il en démontra l'inanité par des moyens purement scientifiques : il pratiqua des dissections de larves et opéra des comparaisons entre espèces différentes (dont rend compte le tableau dépliant), pour défendre l'idée d'un développement des larves par épigenèse.DM
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