21/10/2020
Marelle du ciel
Ma chère Lucie,
Le printemps s'éveille enfin aux cantilènes des cerisiers. Le bois des mashiyas se languit au soleil, et les kimonos fleurissent pudiquement dans les rues kyotoyistes. Partout, les Japonais fêtent le retour des cerisiers en fleurs.
Cette euphorie ancestrale est devenue un rituel où le bonheur du renouveau se mêle à la mélancolie d'un passé, éphémère.
Cela s'appelle le humami.
Je t'écris ces quelques mots depuis le port de Honmura à Naoshima. A l'Est la mer de Seto, et à l'Ouest encore la mer de Seto. Je pense à nos moments partagés, au reflux des bruits lointains.
Aux brumes qui montent par vagues, quand tout ce qui palpite n'est pas de chair.
Au plaisir de te revoir tout bientôt,
Julian
Claude Viallat
03:17 Publié dans Correspondance | Lien permanent | Commentaires (0)
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