25/06/2019
Gu Cheng (1956-1993), traduit par Annie Curien
Un poète tragique, qui vivait parallèlement à son mariage, un amour concubin, qui tournera court. Il mettra fin aux jours de son épouse, avant de se pendre, laissant comme testament : "J'ai tué ma femme. Ne me regardez pas dans les yeux."
Les yeux noirs
Journal amoureux
il me semble que j'ai fini
par rencontrer la lune
verte diffusant une lumière bleue
peut-être un mince bouton doré
cloué au ciel velours-pourpre
le froid le froid des débuts
le mouchoir qu'on agite
qu'on retient en suspend
qu'on agite à nouveau
en direction des lointains
sur le rivage brun des Samoa
la nouvelle mariée marche vers l'océan
ne divague point ne divague point
derrière l'écran du ciel éternel
peut-être y-a-t-il deux colombes
endormies les ailes relâchées
un baiser tout juste oublié
continue de réchauffer
les territoires des vents de sud-ouest
l'envol l'envol n'a pas eu lieu
Gu Cheng
février 1982
11:26 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.