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30/06/2019

Gu Cheng III, traduit par Annie Curien

Les yeux noirs

La venue


ouvre donc la fenêtre et caresse les tourbillons d'automne
les jours d'été sont une tasse de thé fort enfin éclairci
il n'y aura plus de cauchemar ni d'ombre lovée
mon souffle est nuage et l'espoir chant


ouvre donc la fenêtre et je viendrai
tes cheveux noirs s'éparpillant sur un ciel limpide
sur le faîtage sonore les hommes et les drapeaux fragiles
vont à petits pas sans soulever de poussière


je suis arrivé tu n'attendras plus amèrement
il suffit de fermer les yeux pour trouver tes lèvres
il était une barque flottant des sables du rivage vers la falaise
les rayons du soleil s'inclinaient tels des rames plongées dans les rêves


il n'y a pas de roi suprême pas d'âme suprême
tu es mon épouse ma vie impérissable
je dirai dans ton sang toutes les choses du lointain
le monde est une nécropole que scellent les voix du souvenir


Gu Cheng
août 1982

11:59 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

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