27/07/2019
Flora Delalande sera des nôtres in Diérèse 77
La vierge et l'ouragan
Tourbillon de lumière diffractée par le vent. Pureté en cavale. J'entends un frémissement, le froissement d'un corps perdu dans les affres du ciel. Est-ce un cri ?
Chahuté, balloté, tourné en tous sens. Tu deviens vent.
Tu montes et descends tel un ascenseur émotionnel au câblage usé, grinçant. Ton corps gémit doucement sous les caresses d'une brise téméraire. Et ta silhouette se fait ange, tache blanche au creux des cieux.
Tu tentes de te fondre dans les nuages, d'en prendre l'aspect, mais ceux-ci sont trop noirs, trop lourds et menaçants. Alors tu vocifères et tempêtes. Tu te débats, tissu immaculé, plastique abandonné. Tu te débats contre ces spectres effrayants. L'air est plus pesant que la gravité elle-même. Tu pressens que l'on te presse, que l'on t'oppresse, comme un insecte aux ailes déchirées qui voit le sol se rapprocher. Tu es dépendant du souffle qui te pénètre et tu sais qu'à la prochaine expiration de l'univers tu seras projeté au loin, en des lieux dont tu ne connais pas même le nom. On t'écrase, te plaque contre le sol, et t'arrache une fois de plus. Quelle est cette force qui te gouverne ? Ce souffle impétueux que tu sens entrer en toi ?...
Flora Delalande
08:04 Publié dans Diérèse 77 | Lien permanent | Commentaires (0)
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