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25/11/2019

"Extérieur, nuit", de Jacques Bral, 1980

On sait que Jacques Bral est né à Téhéran et qu'il regagné la France en à l'âge de 18 ans, qu'il est cinéaste, avec à son actif une douzaine de films ; on sait moins qu'il est aussi plasticien... Son premier long métrage est "Extérieur, nuit", qui a obtenu le Prix Perspectives du cinéma français à Cannes et le Léopard de bronze à Locarno. Un film restauré il y a tout juste dix ans et que j'avais découvert à sa sortie, dans une salle de cinéma art et essai du Quartier latin. Voici ce qu'en a dit Jacques Morice :

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On est en 1978. Amer anniversaire : dix ans après Mai 68, il ne reste pas grand chose, sinon un sentiment de vague à l'âme. A l'élan collectif succède la dérive en solitaire. Jacques Bral filme dans la capitale la balade de trois orphelins. Léo (Gérard Lanvin), beau mec ombrageux qui joue du sax, s'incruste chez Bony (André Dussolier), un vieux pote rêveur qui rêve sans écrire. Les deux se sont connus sur les barricades. Maintenant, ils glandent, picolent pas mal. Sur leur chemin, ils croisent Cora (Christine Boisson), jeune chauffeur de taxi, amazone insaisissable qui braque parfois ses clients. Son utopie à elle, c'est l'Argentine, qu'elle voudrait rejoindre.
Un ton libre, une musique bluesy-jazzy mâtinée de tango, une atmosphère nébuleuse : voilà ce qui fit le prix d'Extérieur, nuit lors de sa sortie, en 1980, où l'on attendait un nouveau souffle de cinéma. Jacques Bral, grand sentimental, auteur secret (Polar, Un Printemps à Paris), mettait du baume au cœur des cinéphiles avec ce film pourtant traversé par le froid de l'hiver. Aujourd'hui, ses dialogues en suspens et ses dérobades incessantes paraissent un peu forcés. Mais on aime toujours sa vision de la nuit. Bral montre un Paris différent, tantôt chaleureux, tantôt fantomatique, du côté des 19e et 20e arrondissements. De la piaule aux troquets fréquentés par les immigrés, des boulevards de ceinture mouillés à une cave de château, le film furète. André Dussolier y cultive avec brio l'art du décalage, tandis que Gérard Lanvin séduit à l'instinct. Et puis il y a la révélation Christine Boisson, garçonne sexy, démarche d'effrontée, et un atout unique : cette tache mystérieuse tout près de sa pupille droite.

Jacques Morice

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Christine Boisson in Extérieur, nuit

07:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)

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