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18/12/2020

"Comme un chemin qui s'ouvre", de Michel Diaz, éditions L'Amourier, février 2019, 130 p., 14 €

A gestes tâtonnants, le vent fouille les arbres, qui bougent sous ses doigts, incantent le ciel à voix basse et meurent lentement d'un feu inconsumable.
Rien ne commence ici, rien ne finit. Le jour, ses coulisses nocturnes, sont aventure où l'on entend vivre les pierres. Où l'on peut lire leurs pensées dans les gestes soyeux des fleurs, recueillir les aveux d'un silence que troue le regard d'or pur des chouettes.


Rien ne commence, rien ne finit. Il nous suffit de regarder. Par-dessus l'épaule des apparences.
Et les choses sont là, comme posées sur le jardin de l'ombre, adossées à la nuit protectrice qui les accroît, émergeant du mi-jour. Sur les marges du monde concret, en retrait de ses turbulences. Dans l'énigmatique évidence d'une pure et non moindre réalité. Dans une permanence qui paraît incorruptible.
Claires images de l'offrande que nos yeux enveloppent dans le linge précautionneux de la sollicitude. Avant que d'en être plus que bouleversés. Y ayant décelé ce qui, en elles, doit son tribut à la douleur.


Comment viennent les mots pour les dire ?... Comme un reflet tremblant sur un miroir, un duvet d'oiseau sur la vitre, en hiver. Une pâle vapeur sur les lèvres. Une palpitation posée sur le bout de la langue.


J'ai marché, aujourd'hui encore, comme on peut s'égarer dans le labyrinthe de ses pensées. Soudain, la nuit est là, que je n'avais ni vue, ni entendue venir.
L'ombre des arbres se balance sur l'écran pâle encore du ciel, peuplant le monde de fantômes qui viennent se mêler, sans qu'on en sache rien, au monde des vivants.


Michel Diaz

 

N.B. : Un travail remarquable que celui de cette maison d'édition, à en juger par les auteurs qu'elle publie, sans coup férir, et ce malgré tous les obstacles sur le chemin de la Culture qui se dressent devant nous ces temps-ci, à suivre. De près.
Ici, un livre de Michel Diaz, qui publiera dans le numéro 80 de Diérèse un récit : "Dernières nouvelles du printemps".

06:42 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

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