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09/10/2018

Colette Lambrichs expose à la galerie Didier Devillez (Bruxelles) : du 14/10 au 3/11

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          Garde-toi des gouttes qui constellent
          le chemin des branches
          ah ces mannes moqueuses
          ouvrent le ciel en deux
          dense chute au long des haies
          dans la maison des images
          sableuse de réveil
          sur le nimbe d'or

          nos noms gravés
          ouvrent une membrane incurvée
          où l'oiseau-roi
          froissé d'apostrophes
          fait ses adieux à l'enfance
          replie brusquement les ailes
          en un rose tremblement
          chaque silhouette rendue à la légende
          que les paupières se refusent à clore.


Daniel Martinez
le 9 octobre 2018
à Colette Lambrichs

11:20 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)

06/10/2018

Colette Lambrichs expose à la galerie Didier Devillez (Bruxelles) : du 14/10 au 3/11

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Née en 1946 à Bruxelles, l'auteure et plasticienne Colette Lambrichs décide de fonder, seule, une nouvelle maison d’édition, Les Éditions du Canoë. Parallèlement, elle écrit et publie à La Différence plusieurs recueils de nouvelles et deux romans, Tableaux noirs, (1980, 3e éd. 1997), Histoires de la peinture (1988, 2e éd. 1997), Doux Leurres (1997), La Guerre (2002), Logiques de l’ombre (2006) et Éléonore (2013).

08:34 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)

04/10/2018

"A qui bon la poésie aujourd'hui ?", de Jean-Claude Pinson, éd. Pleins Feux, 1999

Que peut encore la poésie, quand ses illusions lyriques de naguère (offrir une vue imprenable sur l'Absolu, "changer la vie"...) ont perdu tout crédit ? N'est-elle pas devenue une activité anachronique et dérisoire ?
Et pourtant, même s'il lui a fallu en rabattre sur ses prétentions, elle insiste, tournée toujours vers ce qui ne cesse de manquer à nos existences.

Un quart des Français, selon Le Monde de l’Éducation, s'adonneraient aujourd'hui à la poésie. Beaucoup, sans doute, ne cherchent pas à être publiés. Il n'est pourtant pas rare que l'autothérapie poétique aille de pair, dans le contexte de l'individualisme contemporain, avec un désir de reconnaissance exacerbé. Or le principe démocratique selon lequel chacun a le droit d'être un auteur se heurte au principe aristocratique (hiérarchique) qui régit encore le monde de l'art et de la poésie : tout ne se vaut pas et il faut en passer par les instances d'homologation forcément malthusiennes (et certainement par bien des côtés injustes).

C'est dans une sorte d'entre-deux, à mi-chemin de l'intelligence d'un sens et de la sensibilité aux formes verbales, là où se fait l'hésitation entre sens et sons, que l'onde du poème se déploie. Sollicitant, plutôt que notre intelligence narrative, une compréhension qu'on pourrait dire "affective", le poème lance ses mots, comme autant de sondes, en direction des assises les plus enfouies de notre présence sensible au monde. Il fait vibrer en nous la corde énigmatique du temps en ce qu'il a de plus inscrutable. Il excite les nervures les plus secrètes de notre habitation corporelle et spatiale du monde. De la sorte, ce n'est pas un message qu'il délivre, ni quoi que ce soit qui puisse être de l'ordre d'un enseignement doctrinaire. Il ne met pas en vers des idées ; il dessine et décline des versions de mondes qui sont autant d'esquisses d'une autre économie possible de l'existence, d'un autre éthos (séjour), qui serait, selon le mot de Mallarmé, plus "authentique".


Jean-Claude Pinson