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29/09/2018

Eugène Savitzkaya, à la galerie Didier Devillez (Bruxelles) du 4 au 6 octobre 2018

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Les Fééries Unguéales d'Eugène Savitzkaya

 

04:38 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)

28/09/2018

Une page de mon Journal

"La poésie, cet art de sourire à l'imminence du précipice", écrivait Bertrand Poirot-Delpech in Diagonales (Gallimard, 1995). Manière de célébrer le corps des choses défaites, comme s'il s'agissait de rayonner dans un espace de réconciliation, un ultime butin prélevé sur la catastrophe orchestrée du monde. Que serait-il, ce monde où nous évoluons cahin-caha, sans la voix du poète ?...
Et tout cet infini qui se renverse, où puiser l'art de dire et de surmonter un temps le présent, où l'on est soi et moins que soi. Où tout indique que l'art le plus noble est bien celui de ne se reconnaître d'autre pouvoir que de tutoyer ces petits riens dont seront extraits les mots mêmes du poème. Les sortant ainsi de l'ombre où ils étaient tapis. Signes de passage, travail de reconnaissance dans le champ de gravité des possibles. Paraissent les pierres comme des graines à germer : fouiller et prélever dans ce que l'écriture agence à mesure, sans que jamais le mot de la fin ne lui appartienne. Amitiés partagées, Daniel Martinez

(28 septembre 2018)

10:43 Publié dans Journal | Lien permanent | Commentaires (0)

25/09/2018

Herberto Hélder de Oliveira, traduit par Filipe Jarro

Après l'émouvant hommage à Claude Courtot signé par Jean-Pierre Silbermann, revoici un poète dont les médias parlent peu certes, mais non sans qualités... De sa fameuse interview conduite par Filipe Jarro en 1999, un deuxième extrait de ce qu'il (lui) disait alors :

"Quand elle finit de lire le manuscrit d'Une Saison en Enfer, l'ébahie Veuve Rimbaud - comme elle-même signait sa correspondance - questionna son fils sur le sens de ce qu'elle venait de lire. Arthur répondit que cela signifiait littéralement et dans tous les sens ce qui s'y trouvait. Bon. Aidons un peu cette sorte de veuves : pour chaque auteur le sens de chaque poème est littéral. Si les veuves y parviennent - que diable ! elles doivent bien parvenir à quelque chose -, qu'elles trouvent cette littéralité. Je crains qu'elles ne la trouvent jamais, car ou bien l'on comprend tout comme chose évidente, je veux dire : la littéralité de l'auteur coïncide avec la littéralité du lecteur, ou bien il n'y a pas de remède au veuvage. Assez de conversations au bord de mer quand la mer est là, invitation au voyage, la mer attend le bateau ivre."

Ne coupez pas le cordon qui relie le corps à l'enfant du rêve,
le cordon astral à l'enfant aldébaran, ne coupez pas le sang,
l'or. La racine de la floraison
caillée avec son nœud
au centre des bois
noirs. L'enfant du portrait
dévoilé lent à la lumière de quand on
dort. Comme il pense déjà,comme il a des ongles de marbre.
N'entaillez pas le placenta par où le souffle
du monde se répand dans sa tête.
La veine qui le relie à la mort.
Ne lui arrachez pas le bloc d'eau étreinte où il arrive
bras à bras. Il suffoque.
Mais ne dénouez pas l'étreinte insensée.
Il déplace la terre en se déplaçant.
N'essuyez pas le sel aux lèvres. Cet objet astéroïde,
ne le retirez pas.
L'arbre d'albâtre que les ruisseaux
frisent, laissez-le se fendre :
- Des entrailles, entre deux enfants, celui qui était vivant
et l'enfant du souffle, monte
tant d'opulence. Le travail confus :
que soit brillant le pourpre.
Rangées de soufre, rameaux de quartz, fluor âpre dans les bourses
pulmonaires. Laissez se répandre les réseaux
de la respiration depuis le chaos maternel jusqu'au rêve de l'enfant
exacerbé,
unique.

 

Herberto Hélder

in Última ciência

15:25 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)