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23/11/2018

Brigitte Coudrain opus II

Pour situer un peu mieux l'artiste Brigitte Coudrain, qui m'a confié ici quelques pages choisies de son Journal, elle fut à vingt ans l'élève de Johnny Friedlaender (dont elle deviendra la compagne). C'est dans son atelier qu'elle apprend les techniques de la gravure. Aquarelliste de talent, l’artiste participe aux grandes biennales de gravures dès 1958 (Ljubljana, Grenchen, Biella, Salon de Mai), événements qui regroupent les meilleurs travaux des jeunes graveurs...
Je reviendrai également dans ce blog sur la vie étonnante à plus d'un titre du plasticien Johnny Friedlaender, que Brigitte Coudrain accompagnera jusqu'à ce qu'il rende l'âme, le 18 juin 1992. Amitiés partagées, Daniel Martinez

 

FRIED 12.jpg

Au mois de mai 1955, à l'Impasse du Rouet, d'Amoureux nous sommes devenus Amants...
                                            "Tu es mienne et je suis tien..."*

Je suis venue encore quelque temps rue St Jacques, assez pour aimer et être impressionnée par Fid... et pour connaître leur intimité... J. F. chez lui...

J.F. a commencé à venir rue de la Ferronnerie, souvent... puis tous les jours, puis en 1969, Impasse Guéménée où j'ai repris le piano pour lui : Bach, Haydn, Schubert...

L'histoire non-dite des 38 années :
"L'Amour et la Vie d'une femme"*, Schumann.

Mars 1988, suite à la "chute" et fractures de J. F., il a exigé que je revienne chez eux, rue Boissonade... j'ai retrouvé Fid, pour quelques mois : ce que J. F. au fond, voulait toujours "vivre" depuis le début. (Fid est morte en sept. 88.)
Nous avons fait en 89 le Voyage pour le tableau "du Couronnement"* à Villeneuve-lès-Avignon.
Le 2e Voyage aurait été pour le Retable de COLMAR... mais J. F. est devenu toujours plus malade : cœur, tension, respiration... mais pour moi il a duré...
                                      "Je ne suis pas éternel, tu sais..."
Luttant les deux derniers mois jusqu'au dernier signe de la main...

18 juin 1992

 _________________

* chanson, allemand du Moyen-Age
* cycle de Lieder de Schumann
* "Le Couronnement de la Vierge", Enguerand Quarton

06:18 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)

22/11/2018

Brigitte Coudrain, compagne de Johnny Friedlaender

Cette photographie a été prise chez le lithographe Jacques Desjobert, en 1958. A la presse, de gauche à droite : Ortega, Brigitte Coudrain et Johnny Friedlaender :

FRIED 10.jpg

Le Journal, inédit, de Brigitte Coudrain, intitulé :
Une page pour 38 années (1954-1992+).
(soit quelques pages écrites à l'automne 1992) :

FRIED 11.jpg

A l'automne 1954 je suis arrivée rue Saint Jacques, espérant rentrer dans l'Atelier de Gravure de Johnny Friedlaender...
C'était l'année de mes vingt ans ¤ Les deux pièces étaient blanches et calmes, presque "monastiques"... au mur Staël, Villon, et la gravure de J.F. : "Les Bêtes"*, - encore noir et blanc - la petite presse de Staël sur le grand meuble d'Atelier, la planche de travail de Johnny devant le jardin vert. Fid*, avec ses mains magnifiques, avec son rire, recevait dans l'Alcôve et faisait un Café, obtenu par une "bataille de charme" par J. F.

Quelque temps après j'arrivai au 7 impasse du Rouet... L'Atelier, le lundi et le mardi... Là J.F. officiait, rayonnait, il faisait tout pour ses élèves. On descendait religieusement avec lui à la Presse, dans l'appentis de la cour, où l'on était saisi par l'odeur d'huile de lin... J.F. tournait lui-même la Presse, et transmettait son amour, son émotion, de l'épreuve... (après les cours, il faisait lui-même les rangements... essayant de me retenir !), puis nous nous retrouvions tous au Café, place d'Alésia, pour des discussions artistiques autour du "Maître", ... si drôle, si familier, si charmeur... parfois si grave.


Brigitte Coudrain

________

*
la femme de Johnny Friedlaender, l'actrice Helfrida Wenzel, dite Fid. D'abord sa compagne, qu'il rencontre en juillet 1937, ils se marient en 1948.

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05:03 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)

21/11/2018

Le poétique, pour Edmond Jabès (1912-1991)

Nous n'écrivons que la blancheur où s'écrit notre destin.


Le poétique, c'est le faire souverain ; c'est l'objet où il se dépasse, où il renaît de ses imprévisibles prolongements.
Penser le poétique, c'est penser l'objet dans sa réalité profonde, au cœur même de l'objet pensé.
C'est donner pour vis-à-vis à la pensée, une pensée qui la contraindrait à renoncer à être une pensée de l'objet pour n'être qu'objet infini de la pensée, brouillant les pistes du réel et de l'irréel afin d'y creuser son chemin propre.
Pensée pure où elle se veut pure approche du livre et de l'univers, non plus où ils se font mais où ils se défont pour s'ouvrir à la lecture.


Edmond Jabès

09:47 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)