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21/05/2021

Deux poèmes, en regard d'une œuvre de Marc Bergère

BERGERE BLOG.jpg
Dessin sur Canson noir de Marc Bergère

1.

Souffle de l'ombre                                       parures de la nuit

au fond du miroir                           le corps abstrait de l'arbre

file les maux du monde                     en volutes convergentes

langues-de-cerf                                 de l'autre côté du temps

 

avant que ne s'animent                  dans des allures de miracle

le feuillage dormant                        l'échine des vignes bleues

comme si dans le dit bref                   la cendre du petit matin

pouvait voler à la pesanteur                          les lignes du réel

 

2.

Avec le chant de l'aube
dans l'ombre du prunus noir
           s'égrène
une voix familière        
elle traverse nuitamment
le récit des astres
et cherche
                une issue
dans ce flux de syllabes
incantées
               distraites
de l'émeraude et du rubis
tandis que les doigts fouillent
l'écho des figures     
enlevées                  à l'histoire
et s'en remettent
à la froide puissance                   
             de ce rien absolu
Qui en détient la clé
depuis l'autre contrée
celle de la poésie même
ou de ses
abeilles butineuses
             emportées
jusqu'au soleil juste 
qui file leur ouvrage        

Daniel Martinez 

06/12/2020

Hommage à Sophie Podolski

Voyages

 im Sophie Podolski

 

Le menu frémissement de l’eau
libre l’entendre devenir pluie
l’esprit livré à lui-même
laisse perler
les mots élus
depuis les galeries de l’enfance
quand sous la parole du dedans
l’écriture dévoile
une grise lumière d’orage
l’automne au pied des peupliers
flaire l’indolence
l’essence même des astres hauts


A
la fin de moi ce matin relisant
Le Pays où tout est permis
Sophie Podolski a effleuré du doigt
la périphérie de l’énigme
les lys sauvages des tympans
l’amant et l’aimée une mèche qui fume
les sources vives les courses
derrière les collines de novembre
les nervures des feuilles
confondues à la sève du désir


Avec le temps absolu
dans l’ombre blanche réfléchi
une halte au feu des yeux
en ce Jardin laisse paraître selon ses vœux
une civilisation mondiale en neuf point(s)
quand le bonheur commencerait à l'issue
avec l’odeur des langues mortes
& le fil ici-là du symptôme
qui associe la source des mots
à l’envers du voir


Simple chanson filet de voix
dans le royaume du multiple
cherchant son sens et son objet
écume lignes floues offertes là
Ma Fêlure est un Ami – Aux yeux de vin fin
et mon crime est une amie aux lèvres de fine…
lorsque vains se devinent
et s’élident au-devant
l’ancienne patience
le rire du soleil
dans l’élancée des sens


Dût-elle rêver enfin
au moment de lâcher prise
à ce qui cantilène lui prendrait
ses refrains innocents
pour les disséminer
entre la terre et les amers
sans points d'attache désormais

Daniel Martinez

09/09/2020

Un sage en attente...

Un sage en attente.jpg

 

     La pensée se grise       les gestes

     sont ceux du grand départ

     lueurs d'aube       au bout

                             de la nuit

     goutte à goutte

     une pluie de cendres blanches

     de plumes d'oiseaux

     offertes au néant

     le monde ne serait plus

     que sentiment marin

     vagues chuintant

     gravures du hasard

 

                              *

 

             Un corps d'écoute

     aux quatre vents       des plis       des pans

     dans l'ailleurs dans l'instant

     qui dépouille de tout

           sauve 

     la langue en ses cheminements

     une poussée sauvage

     une substance sonore

                         dans le ciel antérieur

     comme voile déchirée

     ni grève ni trêve       mais

     la quête

     de l'être       sans sujet

 

                              *

 

     Rompant le souffle et

     cherchant son lieu la terre mère

     offerte aux herbes

     à toutes les percussions intérieures

     à l'ombre des flammes

     d'ambre et d'alun

                     nous là

     fascinés

     sous le couvert du temps

     par recoupes simultanées

     les yeux rêvent

                     deux fois plus bleus

 

                          *

 

     La douceur de la pierre

                          semée d'empreintes

     les larmes noires du varech

     où plongent les mains tranquilles

     ont la couleur des dunes

     comme l'univers tout entier

     glisse sur les marches

     de la maison d'enfance

    

     en deçà       de tout cela 

 

Daniel Martinez
9/9/2020