08/11/2014
"L'heure du diable", de Fernando Pessoa (1888-1935)
Vous connaissez tous Le gardeur de troupeaux de l'écrivain portugais Fernando Pessoa (à traduire par : "personne"!). Mais ce titre, L'heure du diable, qui vaut le détour, dites-moi ?... Les éditions José Corti ont édité ce recueil le 1er novembre 1989, la translation est le fait de Maria Druais et de Bernard Sesé (14,20 €). Je laisse la parole à Jacobo Machover qui va vous en parler précisément :
Dans ce petit conte (mais est-ce vraiment un conte ?) publié en édition bilingue par José Corti, Pessoa apparaît sous son véritable nom, sans être accompagné d'aucun de ses célèbres accolytes. Et pour cause, puisqu'il est à présent possédé par le diable. Ou plutôt, il est le Diable, c'est-à-dire une autre des facettes méconnues du poète diabolique (ou divin, selon les goûts).
Le Diable, donc, se livre à un dialogue fragmentaire avec une femme sur tous les sujets qui lui tiennent à coeur : la religion, avec un éloge du paganisme qu'il tient de ses alter-ego Alberto Caeiro et Ricardo Reis, la sexualité, qu'il ignore*, l'ésotérisme, dont il a subi grandement l'influence. Le texte peut se lire comme un récit fantastique ou un conte philosophique, car il contient en filigrane quelques-unes des théories développées dans le reste de cette oeuvre insaisissable et terriblement stimulante.
En somme, une fiction agréable, un récit initiatique pour pénétrer plus profondément dans l'univers unique de Fernando Pessoa.
Jacobo Machover
PS : on ne connaît qu'une relation, éphémère et passionnée (un coup de foudre qui ne dura que 9 mois, de février à novembre 1920 ; qui se renouvela 9 ans plus tard, de septembre 1929 à janvier 1930) à Fernando Pessoa. Ce fut Ophelia Queiroz (cf Lettres à la fiancée, éd. Rivages). DM
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