19/05/2019
Les éditions Les Deux-Siciles : Préparatifs à l'édition de "Trajectoire suivi de Strophes" de Jean Rousselot, juillet 2002 (12 €)
Jean Rousselot et moi, nous nous étions rencontrés dans son petit pavillon de plain-pied à L’Étang la ville, dans les Yvelines ; il y vivait le plus simplement du monde. Alimenté en oxygène à domicile, il consentait à quitter son masque pour me parler, et me confier dans la foulée quelques secrets littéraires, qui alimenteront mon Journal (il en est de gratinés). Au dîner de même, point de ses deux impressionnantes bonbonnes ; sa domestique haïtienne nous avait concocté des mets de son choix, mais il ne voulait en aucun cas que je parle avec elle du vaudou, même sur le ton de la plaisanterie. "Grand Dieu, j'ai mis à sa disposition la Bible de Jérusalem", ajoutait-il, pour ne pas qu'elle se méprenne sur la foi, "la vraie".
Me montrant sa bibliothèque, il se lamentait sur les dégâts de sa chienne, avec laquelle il aimait bien se balader en forêt, qui avait dévoré une partie de Locus Solus (de Raymond Roussel) ; et s'amusait, au fil de la conversation, de ces poètes du seizième arrondissement parisien qui le regardaient de haut, sans le remercier même d'un mot pour ses services de presse.
Un article sur Tristan Tzara était en vue pour Diérèse, ainsi qu'un livre de sa plus belle plume à paraître aux Deux-Siciles, qui aurait pour titre : "Trajectoire suivi de Strophes". C'était un auteur très prévenant, qui se mettait à la place du petit éditeur que je suis, non subventionné... il a toujours essayé de trouver la voie la moins onéreuse, ce qui est tout à son honneur. Comme vous le savez pour m'avoir lu, il avait piloté dans sa jeunesse plusieurs revues, dont "Le Dernier carré", où il avait publié des poèmes de Paul Bowles en français (reportez-vous à la catégorie "Jean Rousselot" pour en savoir plus). Se plaignant au passage d'y avoir toujours été de sa poche. Une constante, dirai-je.
j
21. 4. 02
Cher Daniel Martinez,
votre lettre me fait plaisir ; j'ai moi-même été heureux de notre rencontre ! Que mon concours puisse vous aider à faire de Diérèse une revue de premier ordre, voilà mon vœu. J'ai complété sérieusement les pages amputées.
Pour compléter aussi mon texte, j'aimerais qu'on insère ceci, juste avant "mort en 1963" : "A la fin d'octobre 1956, Tzara et moi nous croisons à Budapest, juste le temps de nous dire que la Hongrie, communiste pourtant, file un mauvais coton devant l'U.R.S.S. Les événements allaient le prouver, hélas !"
Mes remerciements pour la plaquette de Pierre Dhainaut* qui est un poète connu, estimé (et mon ami...). Je l'y retrouve égal à lui-même, aéré, aérien.
Si j'osais, je vous demanderais pareil traitement : un choix d'inédits par exemple. Combien de pages/textes au maximum ?
A vous, en amitié
Jean Rousselot
PS : on pourrait faire
quelques exemplaires de tête,
chacun assorti d'un
collage de moi ?
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* Voix d'ensemble, paru aux Deux-Siciles
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09:30 Publié dans Jean Rousselot, Les Deux-Siciles | Lien permanent | Commentaires (0)
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