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19/07/2015

Vittorio Sereni (1913-1983) traduit par Jean Rousselot

Diane


Ton ciel d'autrefois revient
Sur les belvédères de Lombardie.
Il s'amasse en touffeurs nuageuses
Et de tes yeux exilant tout azur
Il se recueille et se repose.


L'eau fraîche reviendra pourtant
Avec le vent qui se lève sur les canaux,
Avec le ciel
Qui s'étire vers le lointain le long des rives.


Reviens-tu toi aussi, Diane,
Entre les tables dressées en plein air
Parmi les gens qui boivent, attentifs,
Sous la lune lointaine ?


Un orchestre bourdonne en sourdine ;
Dans l'ariette qui s'en échappe
Je reconnais ton passage onduleux.


Dans le soir, ton nom fier s'adoucit
Si quelqu'un le murmure
Sur tes traces.


Le mois de juin s'en vient bientôt
Avec l'aride fleur du sommeil
Eclose aux plus tristes faubourgs.


Et le chant, mon amie, qui fut le tien sur terre
Se remet à faire mal
Comme une haleine qui court sur la mémoire,
Et à te reprocher la mort.

                        Vittorio Sereni traduit par
                                            Jean Rousselot

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