15/07/2021
Carlos Nejar, traduit par Raymond Farina dans le numéro 68 de "Diérèse" - I
Incontestablement, une des grandes voix de la poésie brésilienne contemporaine. Raymond Farina a traduit - à l'occasion de la sortie du numéro 68 de la revue (aujourd'hui épuisé) - trois poèmes de Carlos Nejar, je vous donnerai lecture des deux premiers, sur le blog, ces jours-ci. Pour votre gouverne, sachez dès à présent que ce poète sera présent dans le prochain Diérèse, le n° 82. L'occasion pour moi, de faire aussi un signe à deux amis doctorants brésiliens, Leticia et Miguel, à qui je souhaite de belles vacances dans le Val-de-Marne.
Amitiés partagées, Daniel Martinez
LUNALVA
Se quiserem saber quem sou
– Não sei quem sou
Só sei que em mím
A sombra e a luz
São vultos
Que se buscam e se amam
Loucamente
Se quiserem saber do meu destino
– Não sei do meu destino
– Não sei do meu nome
Só sei daquela sede
Immensa sede
Que ainda não foi saciada
Se quiserem saber donde venho
– Não sei donde venho
Talvez venha do vento
Do deserto
Do mar
Ou do fundo das madrugadas
Não
Não me amem tão depressa
“não me compreendam tão depressa”
Não me juiguem tão fácil
Por favor
Não me juiguem tão mesquinho
Tão cotidiano
O pão que trago comigo
– Não é pão
É fogo
O vino que trago comigo
– Não é vino
É sangue
E eu vos afirmo
– Todos hão de beber
Do Fogo e do sangue
LUNALVA
Si vous voulez savoir qui je suis
– Je ne sais pas qui je suis
Je sais seulement qu’en moi
L’ombre et la lumière
Sont des visages
Qui follement
Se cherchent et s’aiment
Si vous voulez savoir mon destin
– Je ne sais rien de mon destin
– Je ne sais rien de mon nom
Je sais la soif
La soif immense
Qui jamais ne fut apaisée
Si vous voulez savoir d’où je viens
– je ne sais pas d’où je viens
Il se peut que je vienne du vent
Du désert
De la mer
Ou du fond de l’aube
Non
Ne vous empressez pas de m’aimer
« Ne vous empressez pas de me comprendre »
Ne me jugez pas trop facile
S’il vous plaît
Ne me jugez pas trop mesquin
Trop quelconque
Le pain que j’apporte avec moi
– N’est pas du pain
C’est du feu
Le vin que j’apporte avec moi
– N’est pas du vin
C’est du sang
Et moi je vous dis
– Tout le monde va boire
Du feu et du sang
traduction de Raymond Farina
13:08 Publié dans Diérèse 68 | Lien permanent | Commentaires (0)
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