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07/06/2019

Expo Denis De Mot : du 11 mai au 1er juin 2019

DE MOT  4.jpg

GALERIE DIDIER DEVILLEZ
53 rue Emmanuel Van Driessche
1050 Bruxelles (Belgique)

11:30 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)

04/06/2019

Poésie-miroir ou poésie-chemin : Diérèse 76

De même que je ne comprends pas cet acharnement de la critique actuelle envers le lyrisme (Jean-Michel Maulpoix a heureusement tenté de rectifier le tir, mais...), je n'entends rien aux exclusions d'une certaine avant-garde ancrée dans ses certitudes envers une écriture plus classique, qu'elle accuse de tous les maux & surtout de ne pas embrayer sur ses a priori.

Comme je l'ai souvent pensé et dit, un bon poème résiste au temps (il en va de même pour les arts plastiques) et un mauvais poème coule à pic dès la première vague contraire. Si l'auteur est roi chez lui, il ne l'est que pour les choix qui lui sont propres, mais il n'est jamais maître de la destinée de ses écrits, loin s'en faut. Certes, en poésie comme ailleurs, l'autosatisfaction s'apparente à la méthode coué. Mais se répéter que l'on a du talent ne suffit pas à le faire naître...

A la réflexion, il ne s'agit pas d'une lutte entre anciens et modernes, mais d'un souci d'être en poésie, de redonner à la parole poétique toute sa puissance d'expression plutôt que d'en brider les potentialités et de sectoriser son lectorat. "Le ciel criblé de branches et sans couleur s'appuie sur la toiture où parfois passe le cri d'un freux d'autant plus insolent que tu te tais." (Jean Grosjean, Elégies). Poésie in vitro ou poésie in vivo, poésie de laboratoire ou poésie de la vie ? J'opterai pour celle sans cesse renaissante, dans la surprise des bourgeons neufs.

L'éditorial de Jean-Louis BERNARD in Diérèse 76, qui sort aujourd'hui même, remet les pendules à l'heure. La question qu'il pose avec à-propos est à méditer : "Poésie-miroir ou poésie-chemin". A l'appui, cet aphorisme de René Char : "La poésie est de toutes les eaux claires celle qui s'attarde le moins aux reflets de ses ponts". DM 

11:36 Publié dans Remarques | Lien permanent | Commentaires (0)

"Le dernier des immobiles", avec Matthieu Messagier, un film de Nicola Sornaga, 2004

Jacques Morice nous présente aujourd'hui un film pas comme les autres, porté par le souffle de Matthieu Messagier, qui a confié à Diérèse (n° 64) des pages inédites de son Journal :

Ne cédons pas, même si le coeur nous en dit, à l'éloge hyperbolique, piège soigneusement contourné par ce premier long métrage, qui donne l'impression de s'inventer sous nos yeux. Mais qui est donc ce sacré et satané Nicola Sornaga ? Un jeune apprenti voyant, qui rêve de faire un film sur Matthieu Messagier, "sans trahir" cette sentinelle en chaise roulante de la poésie contemporaine. Le mieux sera de puiser l'énergie immobile chez celui qu'il admire, d'aller le voir dans sa maison des bois, de chiper sa sève pour créer à son tour quelque chose qui ressemble à de la poésie en images.

Puzzle, collage, constellation d'instants de tout et de rien, voilà à quoi tient cette mini-épopée burlesco-ésotérique, où l'on croise, outre Messagier, une brochette d'énergumènes plus ou moins barjos dont certains connus, comme le dandy parigot-new-yorkais Michel Bulteau ou l'inclassable trublion Pierre Péchin. En quête des quatre saisons et d'un pré magique,
Nicola Sornaga fête une myriade d'idées et de sensations, avec les moyens du bord, empruntant vélo, auto, bateau, un peu ivre forcément. Il prend aussi une micheline, lors d'une séquence féerique en Suisse, où l'auteur monte chercher des fleurs rares et croise l'amour en la personne d'une Russe mutine (Dinara Droukarova).

Il y a une forme d'innocence retrouvée dans l'élan de Sornaga. Un sens aigu de la correspondance et des réminiscences, qui réveille d'autres films, d'autres époques. Là, dans le murmure de la voix, on croit entendre un écho de la Nouvelle Vague ; ici, ce sont des fantômes d'écrivains du XIXe ; plus loin, le cinéma des origines. Des images étonnantes surgissent sans prévenir, de flore ou de faune, arbres enlacés, hippopotames en suspension sous l'eau.

Tour est rendu léger, rien n'est fossilisé, même si des strates multiples affleurent. Glissés entre elles, en fulgurances mates, il y a les mots de Messagier. "Je voudrais écrire comme dormir et qu'à la fin rien ne traîne."

 

Jacques Morice

Le Dernier des immobiles, film de 1h43 (2004). Réalisation Nicola Sornaga. Avec Matthieu Messagier, Nicola Sornaga, Dinara Droukarova, Michel Bulteau, Jacques Ferry.

10:35 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)