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29/10/2020

Une lettre du 3 avril 2002 : "Faire bouger la situation..."

Une missive de l'ami Pascal Ulrich, retrouvée dans mes cartons. A l'époque, le timbre pour la lettre de 20 grammes était de 0,46 €, aujourd'hui il est de 1,16 € (vous dites ?).
Recto et verso de l'enveloppe, avec transcription de son message au dos. Pascal ne m'envoyait ses poèmes que par voie postale, autre époque. Voici plutôt :

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ENV ULRICH  1.jpg


"Faire bouger la situation c'est faire un exercice de liberté qui saute à la conscience"

Pascal Ulrich

21/10/2020

Marelle du ciel

Ma chère Lucie,

Le printemps s'éveille enfin aux cantilènes des cerisiers. Le bois des mashiyas se languit au soleil, et les kimonos fleurissent pudiquement dans les rues kyotoyistes. Partout, les Japonais fêtent le retour des cerisiers en fleurs.
Cette euphorie ancestrale est devenue un rituel où le bonheur du renouveau se mêle à la mélancolie d'un passé, éphémère.
Cela s'appelle le humami.
Je t'écris ces quelques mots depuis le port de Honmura à Naoshima. A l'Est la mer de Seto, et à l'Ouest encore la mer de Seto. Je pense à nos moments partagés, au reflux des bruits lointains.
Aux brumes qui montent par vagues, quand tout ce qui palpite n'est pas de chair.
Au plaisir de te revoir tout bientôt,
Julian

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Claude Viallat

15/07/2020

Une lettre de Jean-Marc Thévenin à Diérèse, 1er octobre 2008

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Troyes, le 1 octobre 08.

 

     Cher Daniel,

en contrepoint à ce courrier d'avril j'aimerais préciser, au moins pour moi-même cette question que je me pose du rapport poète et vie. Je relis "Les lettres à un jeune poète" de Rilke qui insiste sur la solitude du poète et l'indispensable écoute de soi.

Alors oui je ne vais pas la renier cette solitude où un vers parfois, parfois un seul mot surgi de nulle part éclaire mes matinées d'écriture, mais la vie est là, à la porte en un conciliabule que je ne peux/ ne veux qu'atteindre.

J'interroge les poètes qui ont mêlé la vie et la poésie. Maïakovski bien sûr, Cendrars et puis de l'autre côté les puristes, inscrits dans le silence et le blanc.

Mais certainement n'y a-t-il là rien à rationaliser, puisque c'est la vie elle-même qui dicte, ou bien les silences ou bien les rumeurs de la ville.

J'ai longtemps pensé que l'écriture elle-même contient la vérité de la vie, quelle prétention. Cependant je persiste en cette dépendance ontologique dès lors que peut-être jouant sur deux tableaux, je cherche, esprit scindé là où la neige est vierge, la seule réalité de l'écriture.

Amitié.

Jean-Marc Thévenin

 A publié "Une robe d'abeilles" aux éditions Les Deux-Siciles, collection Le décret acoustique, juin 2004.