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20/07/2019

Bernard Demandre sera des nôtres in Diérèse 77

 

       Ce qui craque sous les pas

       En ces temps de neiges sévères

       C’est la voix qui ne se tait pas

       ne veut pas se taire

       Ton visage enfoui

       Ou désert

       Des lèvres qui s’essaient

       Figées au-delà de la pierre

       C’est la marche des loups aux confins du vent

       De la rivière gelée

       Des larmes obscures


Bernard Demandre

Pas à pas dans la composition du numéro 77 de Diérèse: le Journal (inédit) de Pierre Bergounioux

Sa 20.4.2019

    A Brive. Une place se libérait un peu au-delà de l’entreprise de récupération de métaux où je m’approvisionnais, au début des années quatre-vingt. Il y a foule, au marché, et surabondance de tout. Je retrouve l’accent chantonnant d’ici, des physionomies. Il fait bon. A midi, avenue de Toulouse, au restaurant "En cuisine". On nous sert des choses délicates, artistement présentées, dehors, dans une cour intérieure. Comme à quelques années d’ici, lorsque j’étais descendu parler aux petits élèves de l’école Chirac, rien n’est troublant comme de revenir en touriste en ce lieu dont je fus, où le monde a tenu. J’y étais encore, en pensée, cet hiver lorsque j’écrivais Lundi.
    Les martinets ne sont pas encore arrivés. Il doit s’en falloir de quelques heures. Il fait 26° lorsque nous repartons. Courte halte à Tulle. Cinquante ans que nous nous y étions retrouvés, Cathy et moi, à pareil moment. J’allais passer le concours dont la suite et la fin de l’histoire dépendaient. Le décor est le même. Rien n’a changé, que nous...
     Nous retrouvons l’hiver à Gare d’Eyrein. Vers sept heures, le cœur se met à me faire mal, une douleur vive, aiguë. Vérification faite, c’est, dirait-on, par défaut de tension 10/5. Comme chaque fois, je me prépare, si la chose se peut, à la catastrophe imminente.


Di 21.4.2019

    Levé à six heures et demie. La douleur s’est estompée, les chiffres de la tension sont normaux.
    Avec Jean-Pierre au marché d’Egletons. Il se tient sur la Nationale, barrée pour l’occasion. Je termine L’Angleterre élisabéthaine d’H. Suhamy.
    Après déjeuner, nous partons tous les quatre pour Boisse, d’où est originaire la famille de Ninou et de Cathy. Leur nom était alors B* de Boisse – une petite noblesse rurale ? Il figure sur l’arbre généalogique étendu que m’a remis B. de Saint-Riquier. Un manoir XVIIe, en pierre de taille, se dresse au fond d’un parc. L’actuel propriétaire vient à nous. On lui explique ce qui nous amène. Il ne sait rien de plus, sur le passé du lieu, que ce qu’il a tiré de l’Histoire de Treignac de J. Vinatier. C’est son épouse qui est d’ici. Lui vient d’ailleurs.


Pierre Bergounioux

Alain Faure sera des nôtres in Diérèse 77

Champs métamorphiques.

Quatre caravanes bleutées se voilèrent à l'horizon dans un ciel d’aurore des temps.
Rosée.
C'était l’aurore d’un temps,
Bien avant le temps des aurores.
L'un était-il Il ?
L'autre était Autre.
En ces temps, les mots se servaient.
En ces temps, les mots se servaient
de clefs et les syllabes se râlaient
gutturales.
Puis ils rencontrèrent ceux qui
parlaient La Langue.
Langue secrète aux faces de géants ;
ils se disaient Eux, nom pour eux.
Mot pour ne pas dire.
L’ayant apprise en un éclair de temps,
Il et Autre se lièrent,
Puis leurs mots se fermèrent,
puis leurs livres s’assombrirent...


Alain Faure

GUEZ 1.jpg

Christian Gabrielle Guez Ricord