23/01/2020
Le parfum "senteur livre"
Le site Quartz rapporte que depuis quelques années déjà, on trouve des parfums « senteur livre ». L’odeur des vieux livres provient de la dégradation chimique de la cellulose et de la lignine, deux composants, entre autres, du papier.
Il n’est pas étrange, selon Quartz, que l’odeur d’un livre soit tant recherchée : « Les odeurs sont étroitement liées à la mémoire. Pour les amoureux des livres, l’odeur des vieux manuscrits rappelle les souvenirs de lecture d’un vieux classique ou les moments passés à fouiller dans une bibliothèque ou dans une librairie. »
Collage de Vincent Courtois
07:12 Publié dans Curiosités | Lien permanent | Commentaires (0)
21/01/2020
Armelle Leclercq
DOUCEUR
Je suis - amitié - sur mon nuage,
Je m'endors en plein coton,
Des fleurs blanches, partout partout ;
Tousse un peu
- allergies -
Mais c'est doux, c'est bon,
Me love dedans et m'élève
Tellement que je ne remarque pas
Que je tombe.
On a retourné la boule
A flocons,
Je m'abats sur le petit village peinturluré en rouge,
Et son houx.
Armelle Leclercq
Née en 1973, spécialiste de littérature médiévale, Armelle Leclercq enseigne à l’Université de Pau. Plusieurs séjours à l’étranger dont deux ans d’enseignement du français au Japon. A publié "Les équinoxiales", aux éditions Le Corridor bleu, le 5/1/2014 (une célébration du paysage japonais, tant rural qu'urbain) ; puis, "Les arbres", aux éditions Le Corridor bleu, 2016.
23:45 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)
20/01/2020
Boris Pasternak (1890-1960)
Le livre n'est qu'un cube de conscience brûlante, et fumante, et rien d'autre.
Le cri du coq de bruyère au printemps, c'est le souci que prend la nature de la conservation des volatiles. Un livre, c'est comme un coq de bruyère au printemps. Il n'entend rien ni personne, assourdi par son propre cri, absorbé dans son propre cri.
Sans lui l'espèce spirituelle n'aurait pas de succession. Elle s'éteindrait. Les singes n'avaient pas de livres.
On l'a écrit. Il a grandi, crû en intelligence, bourlingué, et le voilà grand - et parti ! Si on voit dans son jeu, ce n'est pas de sa faute. C'est comme ça qu'est fait l'univers spirituel.
Dire que l'on croyait naguère que les scènes, dans un livre, étaient des mises en scène ! Quelle erreur ! Qu'en a-t-il à faire ? On a oublié que la seule chose qui était en notre pouvoir était d'arriver à ne pas altérer la voix de la vie qui résonne en nous.
L'incapacité de trouver et de dire la vérité est un défaut que ne peut pallier aucun art de dire le mensonge. Le livre est un être vivant. Il a sa pleine conscience et tout son jugement : les tableaux et les scènes, c'est ce qu'il a gardé du passé, retenu, et qu'il ne consent pas à oublier.
Boris Pasternak (1912-1922)
traduit par Michel Aucouturier
André Lhote
06:12 Publié dans Arts, Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)