02/06/2015
Notes et contre-notes IV
Mirage – Dire est un concert d’ombres où leurs figures tues seules sont le vrai.
Le nerf – est un germe.
Les mots seuls – multiplient les actes ?
Verbes – Avoir ? Substance de toute l’horreur du monde. Etre ? Debout !
Ecrire – c’est ne jamais caresser l'espoir de finir d’écrire.
Zen zéro – Zéro est un cercle où s’abolissent les cimes de l’espace et du temps : chaque point du cercle en voit autant.
Folie – Ce qui fait la folie d’un homme n’est pas la distance entre ce qui est et ce qu’il voit, mais l’écart entre ce qui doit bien être et qui soi-disant n’est pas... Le fou se trouve, du côté du jardin de Dieu, au pied du mur qu’y a dressé l’homme.
Exérèse – De l’effroi est diffus en chaque nouvelle nécessité factice qu’ils créent. L’esprit est mobilisé et évacué par cet effroi contre du désir. Sa substance remplacée par un désir généralisé – de volume égal ou supérieur – et constitué de multiples infimes –, l’homme, plus que désir, est désarçonné, désarmé de tout maintenant où être, déraciné du champ même de la pensée.
La nuit monte – Soleil à notre hauteur, et que la mer mange... Et qui disparu, la nuit n’est pas venue ! – Il se couche, son or encore derrière, hors ses draps... Mais la voilà ! Et le noir à nos pupilles monte, comme la mémoire des feux nous passe.
Pesanteur – A ta capacité à résister correspondrait le volume de ta croix ? Oui. Et le fort l’a si légère que tous deux tombent.
Géhenne – Ecrire, car ce qui ne peut être dit ronge. Mais de ce qui reste à dire tout ne veut être écrit. Ainsi, intensément indicibles, des choses passeront en moi, indéfiniment orphelines d’autrui. C’est de ce savoir que le cœur me brûle. Et d’un feu pire que mentir : de celui qui t’épargne ce qu’il te manquera toujours de ce que je fus. Vers l’inconnu, l’inconnu va ; c’est aussi lui qu’il quitte.
Une forte illusion – Seule une extrême tension des nerfs porte cette intelligence au seuil de la vôtre. Mais à la première détente, s’abattent à l’unisson le corps et l’esprit.
Stéphane Bernard
& Des nouvelles de Diérèse 65 : il comptera 280 pages &
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01/06/2015
Notes et contre-notes, III
La conséquence – Cette ombre infinie de ton crépuscule, étique, et que tu crains, est celle du bâton que tu as levé en ton aube, et oublié.
Entrer – Regarde et pénètre, ou meurs dehors.
Sur le volet – Je me suis parfois menti plus authentiquement que je ne trie le grain de l’ivraie.
Chez-soi – On crée notre souffrance parce qu’elle est notre domaine.
Immortels – Les mots ne sont immortels que par ce fait qu’ils sont un rêve de la conscience.
L’épée dans l’eau – L’orgueil n’est un rempart qu’aux foudres qu’il attire.
Complément de vide – Mon désespoir sitôt aperçu dans la conscience lâche de sa demi-mesure s’accroit de ce qu’il manque à sa perfection. Le désespoir n’est plein que par l’ajout de sa détection à cet “extrait complet” de lui-même.
Le travail – La chance prend à ce qui vient, s’est retirée de ce qui reste.
Une langue barbare – Tu juges que la poésie passe bien après “sauver le monde”. Mais je déclare encore que c’est une seule et même chose. La poésie – en témoigne ma chair survivante, qui est tout ce que je suis et sais de l’âme – gracie l’homme. Et sans elle, je puis te l’assurer, n’aurait eu lieu cette occasion de reproche, où parce qu’elle existe, j’existe et la surclasse ? Pourtant je sais que tu le sais, qu’une main tendue modèle plus durablement qu’un poing tombé.
Stéphane Bernard
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La vie du blog
Le joli mois de mai se termine avec 6000 et deux visites du blog, grâce à vous qui fidèlement le suivez au quotidien : ce dont je vous remercie, de bon et franc coeur. Depuis la création du blog, le 12 avril 2014, sachez que celui-ci totalise 40 572 entrées. La vie est belle !, sans être un long fleuve tranquille pour autant.
Si tout se passe bien, Diérèse 65 devrait paraître d'ici les premiers jours de juillet, mais n'anticipons pas trop. Autre nouvelle : la revue pour cette année ne sera pas présente au Marché de la Poésie, mais ce n'est que partie remise, ainsi va...
Que la poésie vous accompagne, à toutes et à tous qui visitez cet espace, que j'ai voulu le plus divers.
Avec mes meilleures pensées amicales, Daniel Martinez
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