26/06/2015
Bertrand Degott écrit à "Diérèse"
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Ainsi j’ai grondé la violette effrontée
douce voleuse, où as-tu pris parfum si doux
hors du souffle de mon amour ? cette fierté
de pourpre qui répand ses pigments sur ta joue
dans les veines de mon amour tu l’as teintée
j’ai condamné le lis, ta main en est la cause
ta chevelure a pris des fleurs de marjolaine
sur l’épine effarées étaient dressées les roses
l’une en honte empourprée, une autre en blanche peine
une troisième a pris aux deux, rouge ni blanche
et annexé à son butin ton souffle encore
mais pour son vol, dans la fierté de sa croissance
un ver vengeur l’a dévorée jusqu’à la mort
j’ai remarqué d’autres fleurs mais je n’en vis pas
dont senteur ou couleur ne fût prise de toi.
Traduction de Bertrand Degott
Sonnets de Shakespeare
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25/06/2015
La première de couverture de Diérèse 65
En attendant sa sortie effective, prévue pour le 12 juillet, voici la première de couverture, dessinée par Pacôme Yerma
Le Sommaire et la Table des illustrations sont visibles
sur la note blog en date du 7 juin :
Diérèse 65 La Renouée-des-oiseaux
___________faites passer je vous prie, merci________________
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24/06/2015
John Keats adapté par Jean Rousselot opus III : "le choeur des nymphes de la mer"
Ecrit un soir d'été
Les cloches égrenant leurs sons mélancoliques
Ont appelé les gens à se plonger encore
Dans la prière, la tristesse, le remords
Et de quelque sermon l'affreuse rhétorique
Il est sûr que l'esprit de l'homme est garrotté
Par quelque obscure incantation : on voit chacun
S'arracher au foyer, aux doux airs lydiens
Aux entretiens avec les maîtres consacrés
Cloches toujours, cloches encore ! Il m'en viendrait
Un frisson sépulcral si je n'étais certain
Qu'elles vont mourir comme une lampe s'éteint
Que c'est leur dernier souffle et leur ultime plainte
Avant qu'on les oublie et qu'à présent vont croître
Beaucoup de fraîches fleurs et d'immortelles gloires.
* * *
Sur la mer
Elle entretient autour des rives désolées
Un murmure éternel et sa houle musclée
Forge deux fois dix mille grottes, que le charme
D'Hécate rend ensuite à leur sombre rumeur
Et souvent on la voit de si tranquille humeur
Qu'à peine en plusieurs jours la plus infime écaille
S'écartera du lieu où voulurent qu'elle aille
Les derniers vents qui par ici furent lâchés.
Ô vous dont les yeux sont abîmés et lassés
Donnez-leur en festin l'immensité des mers !
Ô vous par les grossiers tumultes assourdis,
Ecoeurés par l'excès des fades mélodies,
Méditez à l'orée d'une antique caverne :
Vous entendrez le choeur des nymphes de la mer.
John Keats, trad. Jean Rousselot
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