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28/02/2020

La notion d'image en poésie

Reynald André Chalard :

Vous avez fait tout à l'heure une distinction à propos de l'image : vous avez parlé des apparences du réel, d'une part, et d'autre part des images du poème. Il est vrai qu'une différence existe entre ces deux sortes d'images : dans le poème, l'image apparaît précisément sous la forme de la métaphore ou de la comparaison, selon un choix nécessaire au poète. Au cœur même du réel, les images sont plutôt des rêveries ; elles naissent dans l'esprit un peu capricieusement. Mais comment le poète passe-t-il de l'une à l'autre ? Car les deux semblent intimement liées. Ainsi, lorsque, par exemple, dans le texte intitulé "Travaux au lieu dit l'étang" (Paysages avec figures absentes), vous regardez l'eau et que vous en comparez "l'écume" à une "plume", il y a l'apparence du réel... que l'on retrouve dans le poème. Qu'est-ce qui guide donc votre choix au moment où vous écrivez ?

Philippe Jaccottet :

Cet exemple est évidemment bon, puisqu'il y a le tâtonnement et les retouches. On voit donc bien comment les choses se font. Je ne sais pas exactement... Quand j'écris, c'est à moitié en dormant, enfin j'exagère un peu mais... je me laisse aller au fil de la rêverie, les choses viennent et, quand il s'agit d'"écume" et de "plume", je crois qu'elles peuvent aussi bien venir de Gongora. Alors là, c'est un cas où, au contraire, les mots peuvent m'avoir guidé. Donc probablement venues de Gongora, puisque c'était peut-être au moment où j'avais repris ma traduction ancienne de Gongora, ou bien je l'avais peut-être dans l''esprit, je ne sais pas. Ensuite, elles venaient tout naturellement parce que c'est le même lieu qui m'a inspiré "Étourneaux", dans Beauregard, beaucoup plus tard donc : là, beaucoup d'oiseaux nichent ; ils étaient là sans qu'on les voie. Tout cela me vient à l'esprit sans que je le contrôle vraiment. Et mon problème, puisque j'ai cette utopie de la transparence depuis toujours - qui n'est pas en effet qu'une utopie esthétique -, le problème est de, sinon supprimer les images pour arriver seulement à dire... (parce que finalement je crois que je les abandonne un peu toutes dans ce cas-là et que, finalement, je dis autre chose que cela...) [le problème est donc] de trouver au moins les termes de comparaison qui sont les moins éloignés de l'émotion qui a fait naître le poème.


Philippe Jaccottet, De la poésie, éd. Arléa, février 2005

09:41 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0)

27/02/2020

"Sin Ming/Gravé à l'esprit", Fa Jung, traduit par Daniel Giraud, éd. La Main courante, 21 juin 2004

maintenant et sans cesse
maintenant, l'esprit originel


originellement inexistant
dès l'origine à l'instant présent


l'éveil existe fondamentalement
il n'est pas nécessaire de pratiquer et de préserver


dès l'origine, passions et afflictions ne sont pas
il n'est pas nécessaire de pratiquer et de rejeter


l'âme connaissant éclaire d'elle-même
les dix mille lois retournent à la connaissance


sans retour pas de perception
les pratiques fausses renoncent à la contemplation


les quatre qualités sont non-nées

les trois corps existent à l'origine


les six sens répondent aux situations
mais le discernement ne discerne pas


l'esprit unifié n'est pas insensé
les dix mille causes s'harmonisent et s'ajustent



Fa Jung (594-657)

07:25 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

26/02/2020

Dan Ramaën, au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, du 14/3 à fin juin 2020

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Exposition - Photographies
WALDEN

de Dan Ramaën

Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Scène nationale


Pour cette carte blanche, Dan Ramaën traduit en image notre rapport au temps et à la nature, écho visuel au Temps est la rivière où je m'en vais pêcher de David Gauchard, metteur en scène. Deux créations en résonance, librement inspirées de l’œuvre d'Henry David Thoreau.

21:30 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)