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24/05/2015

Poèmes à Gaëlle, XVII

XVII

Aube radieuse où à l'eau du bassin s'est mêlée
ce que Mallarmé appelait "une goutte de néant"
s'éveillent les oiseaux là dans la paix de l'été
leurs cris blancs parmi les couleurs inertes
le Jardin surpris et ses précieux arômes
comme autant d'issues dans le temps
compté sans compter égrenant les moments
scandant le flux et le reflux et les migrations
du corps et de la pensée les mots partent ainsi

je ne retiens rien qui puisse aller
à leur encontre ils me viennent tels
étrangers d'abord parmi ces choses qui m'entourent
et comme des odeurs de terre rouge
des fruits engorgés d'eau dans le compotier
nés au monde et du monde
du sommeil encore sur ta peau
ma belle ma rayonnante

tu sais ce qui s'appelle Soleil
basculé dans le vert reprenant ses haillons
dans l'ordre rêvé la roue des insectes
lorsque s'incline la terre
renaissante à chaque enclos
il n'est que plus urgent de vivre
avec le goût sur la langue de ce qui est fondu

sur le tissu des minutes qui comble
la distance entre maintenant et maintenant
le mot singulier glisse pur
sans précédence ni succession semble-t-il
il s'inscrit de lui-même je le vois
je te vois le perçois comme les battements
de ton coeur sous les masses bruissantes
un vent léger traversé de tous les espaces sédentaires
porte louange de la trace disparaissante
sur l'impassible blancheur des roses

où tout reste à écrire ce désir ah ! de toucher
ce qui n'a pas de nom au croisement des saisons
jour de cantates et de fugues monde ouvert
monde possible monde secret mesuré et libre

                                      Daniel Martinez

09:23 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)

22/05/2015

De Diérèse 64 à Diérèse 65

Reproduite ici la première de couverture du numéro 64, qui est l'oeuvre de Pacôme Yerma. Ainsi prennent fin mes présentations des auteurs et plasticiens du numéro 65 (il me reste à présent à mettre en pages, travail de longue haleine, à conjuguer avec mes contraintes horaires) :

COUV.jpg

11:38 Publié dans Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)

Jacques Sicard sera présent in Diérèse opus 65

SICARD D 65.jpg

        Lauren Henkin - Displaced 1 - Nouvelle-Écosse - Canada - 2007.

 

J'aime d'autant plus les lucioles électriques, qu'elles sont artificielles. J'aime d'autant plus les petits matins, qu'il y reste, via ces lucioles d'artifice, un peu de nuit. J'aime d'autant plus les réverbères, qu'ils brillent en plein jour, leur lumière luciolée soufflant sur l'ultraviolet comme Aladin sur sa lampe. J'aime d'autant plus le potron-minet des campagnes, que l'incertitude identitaire de quelques photons attardés bouscule, presque en un geste d'art, le calme uni des feuilles. J'aime d'autant plus l'éclairage public, qu'aucun public n'en témoigne, c'est une veilleuse fragile, mais nul ne sait de qui ou de quoi, peut-être la venue d'une Lucille ? J'aime d'autant plus les calmes Lucifers que la technologie oublie à la croisée des chemins, qu'ils semblent par leur insistance à luire ne leur devoir rien, sinon la condition oubliable qui leur permet hautainement d'être à hauteur de branche. J'aime d'autant plus un vieil arbre feuillu, qu'une lampe vicinale le perce et y brûle sans discontinuer comme l'ampoule de Livermore depuis 1901. J'aime d'autant plus la lanterne allumée à l'heure bleue parmi les pommes de pin, pendue comme l'une d'elles, que Pomme de Pin est le nom du cabaret que jadis fréquenta Villon.

                                                                           Jacques Sicard

10:15 Publié dans Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)