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13/05/2015

Muriel Stuckel sera présente in Diérèse 65

Voici le premier des poèmes de son groupement :

                        Du ciel sur la paume

                                 pour Mizzi
                                 in memoriam

                                 Elle n’était qu’en elle, et son état de morte
                                 la comblait d’une plénitude.
                                 Comme un fruit où douceur et ombre se confondent,
                                 elle était là, remplie par l’ampleur de sa mort
                                 si nouvelle, que tout avait perdu son sens.

                                 Rainer Maria Rilke
                                 « Orphée, Eurydice, Hermès »

 

        Main de musique main de poésie

        peu importe

        si les notes sur la partition
        si les mots sur la page

        se nouent se pétrifient
        par-delà le souffle brisé

        la mort vient pour tout dénuder

        main de musique main de poésie
        ailes jumelles nous sommes
        à l’heure de sombrer dans la tombe

        à jamais reliées par le souffle glacé

                                                Muriel Stuckel

15:55 Publié dans Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)

02/05/2015

La Maison de Poésie de Saint-Quentin en Yvelines...

Une bien triste nouvelle que m'apprend Roland Nadaus, qui a créé  la Maison de la Poésie de St-Quentin-en-Yvelines, il y a 14 ans de cela : la nouvelle majorité de la ville a demandé sa fermeture.
Culture et poésie font-elles bon ménage avec les idéologues et stratèges de ces temps-ci ?, fort éloignés de l'esprit de Diérèse. J'en doute fort. Plus que jamais, il est permis de s'inquiéter...

Je joins une lettre d'Alain Jouffroy, qui venait de lire Mille milliards de collages, un livre de Bruno Sourdin cosignés par Mary Beach et Claude Pélieu ; livre épuisé que je n'ai pu rééditer faute de moyens :

 

JOUFFROY 3.jpg

                                                                                              9 août 2002

Cher Daniel Martinez,

       Oui, merci, pour ce deuxième ex. de votre beau livre sur les collages de Claude Pélieu et de Mary Beach, intéressant à voir autant qu'à lire, ce qui est rare.

       Je vous remercie de votre proposition de collaborer à Diérèse, beau titre ambigu (séparation-union simultanées). Mais j'aimerais en recevoir un exemplaire, pour voir de quelle manière je pourrais m'y insérer, pour y opérer ma propre "diérèse". Extrême éloignement et extrême proximité doivent en effet se conjuguer plus fortement que jamais.

       Merci à l'avance ! Et bien cordialement à vous.

                                                        Alain Jouffroy

P. S. : Je fais aussi des collages, mais également des assemblages, et ce que j'appelle des "posages", dont quelques-uns sont reproduits dans mon livre, assez récent : Ode à André Breton, publié aux éditions Aldébaran. Directeur Laurent Campagnolle, 8 rue Bernard Gaubert, 22700 Gaubert (Tél : 02 32 45 05 59).

* *

Alain Jouffroy est à rattacher aux lecteurs/auteurs de Diérèse qui ont parfaitement compris la signification du titre même. Figurez-vous que j'ai été invité à une présentation de la revue où il m'a été demandé si j'affectionnais les alexandrins... (bref), tandis qu'entre diérèse et synérèse, mon cœur balance - sachant que ce dont je suis exclu où ce dont souverainement je m'exclue peut devenir pierres de gué pour déjouer les faux-semblants, il en est tant... DM

01/05/2015

Poèmes à Gaëlle, XV

XV

Quand elle dort les bras en croix
j’entends remuer doucement sur eux-mêmes
les volets à petites lamelles grises
et s’esquisser les mains du monde

La pluie touche le carreau
on perçoit sa respiration
le cœur sous la cage thoracique
pousse un peu
le présent
que je vois
se recomposer à mesure

Ferait-il froid elle aurait dans son somme
piqué de lave rouge sang quelques bûches
du plus beau chêne dans le foyer
où se délite à mesure le mufle de la nuit
dans la transparence de l’immense vitrage

Ses cheveux châtain lui flottent sur le front
Gaëlle rêve de ces ondulations profondes de la mer
qui s’achèvent en chocs sourds

sur les rochers de mon enfance
partagée par de longs murs au bord des chemins

par-dessus lesquels on voyait des oliviers
puis des femmes aux yeux doux et brillants
en ramasser les fruits sur de vastes
draps de couleur pour les replier ensuite
ils ont l’étrangeté de corps vivants

à ce moment de la nuit et de la vie
aussi pleins de nous-mêmes
et si peu maîtres de nous
qu’il en émerge des mots

comme des mains sauves
font bouger les images
dans les échancrures
de l’horizon rapproché

              Daniel Martinez

23:57 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)