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26/01/2017

Moirures V

26-01-2017

V


Des linges de brouillard s'édentellent

c'est le pic-vert qui fouraille
l'haleine moiteur de l'écorce saigne      
dès les premières notes du jour Diane s'éveille

cueille de ses mains prestes des restes d'étoiles mortes
elle a bu les buées        un lait d'ombre
au carreau
des rais de soleil lacèrent les limbes

                              sillons tendres d'une mémoire
de l'au-delà              dans un conte à rebours
où le monde à porter est bien lourd
tu écoutes attentive au moindre
        bruit qui sourd
                              éclos de la gangue
des yeux le suppliant d'advenir


                                             Daniel Martinez

17:36 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)

24/01/2017

A propos de Tristan Tzara (1896-1963)

C'est le 30 avril 1940 que Tristan Tzara achève la rédaction d'un long poème en prose manuscrit de 10 pages écrites au crayon mine, intitulé "Blé". Il comporte de nombreux ajouts et corrections (dont quelques-unes à l'encre) et devait paraître en juin 1945 dans le numéro 25 de la revue Poésie 45. En voici un extrait caractéristique :

"Les loups ont dévasté la ville et c'est de la substance même de l'usure et du feu que déjà surgissent aux encolures des jours, des semaines, les formes hautes et tendues à craquer de l'amitié sereine et autour d'elle mes sœurs se serrent, les campanules, les dernières comme les nouvelles.

Je te remercie, forêt obscure, toi nuit neuve, d'avoir à jamais planté en moi avec le sel de la mort cette cendre hospitalière qui redresse le vent et aligne la route et étouffe le passé au cou de sa jeunesse faible, maudite, et m'ouvre son jour.

Seul enfin avec la douleur et la plénitude de moi-même, que je puisse hurler si je peux, je te salue forêt obscure et toi nuit neuve dans la nudité de ton présage de joie."

                                                            Tristan Tzara 

 

TZARA BLOG.jpg

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Certains visiteurs s'étonnent que de grandes (ou petites) maisons d'édition laissent dans l'ombre des textes de tel ou tel auteur et si ce ne sont que des raisons littéraires qui président à leur choix ; je ne puis me prononcer sur le pourquoi de la chose, mais constate ces manques. Un seul exemple : les deux articles d'Henri Michaux non répertoriés dans les 3 tomes de La Pléiade qui lui sont consacrés, articles parus en revue de son vivant, in Les Nouvelles littéraires, 14-20 avril 1983, je vous en ai donné lecture.
Dans ce qui regarde les arts plastiques, pareillement, bien des conservateurs pourraient se lamenter que des œuvres importantes jamais ne quittent les réserves de tel grand musée, pour officiellement "des raisons de place" (sans qu'il y ait pour autant une rotation qui permette d'éviter que lesdites œuvres ne demeurent invisibles au public non averti). Ita est.

10:48 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

22/01/2017

Moirures IV

22-01-2017

IV


L
es sapins cachent la voie ferrée
jettent dans l'air les piécettes d'or du givre et
de la neige arrachée aux branches par petites touches       
tu sommeilles

comme la poésie se déleste          traçant de ligne en ligne
une phrase éternelle
que ne voient plus mes yeux
frôlant
le corps amuï de la terre
                              comment cette lumière parvenue jusqu'à toi ma belle
pourrait-elle donner froid              à celui qui te tient la main
et dérive çà et là dans son for           entre les mots
sous la gorge rouge-pourpre du ciel la plaine silencieuse se donne
la ville est toute recroquevillée sur elle-même
                              au lent travail des braises
succédait l'alchimie des cendres       cette part du hasard
que toi et moi ne maîtrisons pas
nous nous endormions alors sereins près d'un feu
que la nuit jamais ne pourrait éteindre


                                             Daniel Martinez

18:05 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)