09/01/2017
Une tribu amazonienne
Polémique gratuite autour des clichés d'un photographe, Ricardo Stuckert, au cœur de la forêt amazonienne (Brésil), parus dans le dernier Science et Avenir. En résumé, a-t-on le droit de... et dans quel but, avouable ou inavouable ?
Livrer au regard les trésors (humains ou autres) pour certains encore inviolés se rapproche-t-il du voyeurisme ?, je ne le crois pas. Au contraire, même. Il y a dans le geste de photographier un désir de (re)connaître l'Autre qui dépasse les simples préoccupations autocentrées de la vie ordinaire. L'époque, d'une manière générale, vit mal ses différences, mises sous le boisseau des censures, très actives même dans ce que l'on nomme à défaut "les démocraties".
Il est ainsi certains domaines réservés, à ne pas livrer au domaine public, un peu comme dans le registre de la culture, le contenu des réserves que momifient nos musées. Ouvrons au regard de tous ce que de bonnes âmes ou dites telles voudraient s'approprier ! Amitiés partagées, Daniel Martinez
10:33 Publié dans Clin d'oeil | Lien permanent | Commentaires (0)
08/01/2017
Moirures II
08-01-2017
II
Lignes effilées
et progressives desquamations de l'étendue
des stries de fumée nous volent les yeux
la lame de l'instant
avec elle de blanches échappées
les crissements de la glace
des tourtereaux progressent
sur les branches du bouleau pourpre
parmi les gouttes de givre incrustées
elles lui font un rideau translucide
que couve son demi-sommeil
le haut de la paupière et le sourcil
ouvrent sur une cité disparue
sur le corps précaire des mots-visages
où bourdonnent
de petits soleils intérieurs
un jour d'hiver
silhouetté par l'être-là
Daniel Martinez
13:08 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)
07/01/2017
Jean Rousselot nous parle de Pierre Jean Jouve
18/10/99
Cher Daniel Martinez
d'abord, merci pour le don de Ligne après ligne, fort bon poème qui, curieusement, fait écho à mes lignes, titre de toute une série inaugurale à mon nouveau recueil*(1). Acceptez en échange A notre actif, ci joint, et, bien sûr, le voir publié dans Diérèse me ferait plaisir...
Ce qui est agréable dans ce numéro 7, c'est la diversité des voies et des voix (sans oublier vos dessins...) qu'il propose au lecteur. On ne s'endort pas chez vous !
Sur Pierre Jean Jouve, sa vie, son oeuvre, le mieux serait que vous vous reportiez au Poète d'aujourd'hui qui lui fut consacré (chez Seghers), au chapitre P. J. Jouve de l'Histoire de la Poésie française de Robert Sabatier (Albin Michel (8e tome). Je l'ai peu rencontré, une seule fois à vrai dire. Il vivait dans un immeuble plutôt cossu, vers l'église d'Alésia. Sa femme (la seconde) était médecin psychanalyste. Comme il avait des droits d'auteur sur ses romans (de l'un, Paulina 1880, on a fait un film) le ménage ne "tirait pas le diable par la queue". L'homme était plutôt austère - comme son cabinet de travail - et me posa cette question "marrante" : Entre nous, Eluard, vous aimez ça ? Toujours des femmes, des fleurs et des petits oiseaux. Je crois qu'il ne respectait pas grand monde, hormis Reverdy.
Je n'arrive pas à retrouver l'adresse de Couffon. Le mieux serait de lui écrire a/s Gallimard.
Bien amicalement à vous
J Rousselot
* Vous figurez dans mon S.P., qui devrait être posté très prochainement par l'éditeur
(1) l'édition de ce livre annoncé "Est resté ce qui l'a pu", éd. Autres Temps, coll. Poésie, connut quelque retard, la parution eut lieu en 2002, le poème dont s'agit, A notre actif : p.65.
21:12 Publié dans Jean Rousselot | Lien permanent | Commentaires (0)