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25/06/2021

"Un paradis d'oiseaux", de Jacques Réda, éditions Fata Morgana, 17 mars 1988, 40 pages, 333 exemplaires

La poésie


Est-il un seul endroit de l'espace ou du temps
Où l'un des mille oiseaux qui sont les habitants
De ce poème (ou lui, consentant, leur otage),
Entendrait quelque chose enfin de son langage
        Un peu comme je les entends,


Si peu distincts du pépiement de la pensée
Indolente, prodigue et souvent dispersée
Au fond de je ne sais quel feuillage de mots,
Que mes rimes, pour y saisir une pincée
        De sens, miment ces animaux ?


J'ai supposé parfois une suprême oreille
A qui cette volière apparaîtrait pareille,
Dans l'inintelligible émeute de ses cris,
A celle dont je crois être, lorsque j'écris,
        Un représentant qui s'effraye


Et s'enchante à la fois de tant d'inanité.
Il se peut en effet que l'on soit écouté,
Et qu'en un certain point le latin du poète,
Mêlé de rossignol, hulotte ou gypaète,
        Les égale en limpidité.


Jacques Réda

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Béatrice Martinez, feutres et aquarelle

12:04 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

23/06/2021

Quatre peintures d'Hélène Mohone (1959-2008)

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02:01 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)

21/06/2021

"Le soleil dans l'œil", par Paul de Roux, éditions Gallimard, 27 avril 1998, 144 pages, 95F

Le concert champêtre


Passant sous les grands arbres, les a-t-il vues, elles,
dans la clairière - comme un rideau est écarté
nous les voyons de part et d'autre de cette scène agreste :
l'une penchée sur la vasque, qui tient la carafe
et dont le ventre est rond et lumineux
sur la fuite des jambes et du secret ombrage
- et l'autre jeune femme nous apparaît de trois quarts,
la nuque sage sur la flûte dont elle vient de jouer
et son flanc gauche, ses épaules et ses bras
mirent également le soleil, deviné seulement
par ces reflets sur les corps, le linge chu :
de la plaine obscurcie, des nuées, de la pourpre
sourd un sentiment de fin d'après-midi.
Peut-être, passant sous les grands arbres, 
n'a-t-il vu que deux musiciens,
l'un tenant une viole, et lui
a défilé devant eux avec son troupeau, "Bonsoir !",
faisant lever la poussière blonde du chemin
pour nous retombée, qui voyons
deux femmes dénudées dans l'herbe,
ouvrant de part et d'autre le tableau quand elles seules
justifient le paysage, les musiciens, un pâtre,
son troupeau sous les nuages.


 Paul de Roux

14:15 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)