20/12/2018
Daniel Martinez aura plaisir à être des vôtres in Diérèse 75
Il est un temps où la respiration du présent
se fait plus douce dans l’écume du sable blanc
j’écoute se défaire les minutes
à choisir entre les infinies nuances
des choses de peu
une simple résonance au visage d’éternité
peau contre peau sous le fin roseau des veines
agité par tes mains naissent des préludes de Bach
Mais si je ne touche rien qui ne soit parti
c’est par défaut d’attention sans doute
et l’esprit de l’eau qui se donne
sans autre mémoire
que la conjonction de milliards de neurones
apprêtés à disparaître
sous l'immense voûte à ciel ouvert
dans un acquiescement aux raisons de l’automne
Dessus les portes vieilles traversées de rumeurs
de feuilles rousses d’insectes bleus et d’améthyste
écoute-les entre les mains de l’arbre
prendre à témoin la terre accablée
de questions sans réponses
toujours les femmes et les hommes
se mentent à eux-mêmes
le froid les prend alors qui brode
tous feux éteints les plus fragiles espoirs
Ils sont notre lot commun
ils sont la flamme d'une veilleuse
la mèche qui dans l’œil de l’huile
effleure les murs apaisés
y gîtent souvenirs enlacés épures rapides
une vie entière occupée d’être
l’Instant sans instant derrière les mots
muets qui nous disent
Daniel Martinez
18:14 Publié dans Diérèse 75 | Lien permanent | Commentaires (0)
Lionel Bourg nous accompagnera in Diérèse 75
Ma phrase en procéderait-elle ?
Myope, bourrelée de repentirs et d’imprécisions, elle creuse et, creusant, forant comme taupe les matériaux de sa grammaire, obéit d’instinct ou par obstination aux méandres de la mémoire, le travail d’écriture – « travaux » serait plus judicieux, le pluriel sied au va-et-vient opiniâtre des aiguilles – n’investirait-il que le tremblement d’un feuillage. On n’écrit pas sans crainte. Sans volupté pourtant. De sorte que l’amoureuse initiation des débuts ne déflore ni la virginité des mots ni la candeur hypnotique d’une facture que l’on étreint toujours pour la première fois.
Explication superficielle, s’agaceront les linguistes. Je ne m’en formaliserai pas. Le temps, ou la durée, la durée qui goutte aux commissures du langage, s’épanchant sous la plaie qu’écrire ne cautérise ni ne panse, le scribe, courbé sur sa tablette, un cahier ou le clavier de son ordinateur, ne supportera plus d’être comme hier le jouet de phobies indécentes. Roi pêcheur sans royaume, gardien moribond du Graal, et des romans, du poème, il hissera dans sa chaloupe un filet où ne brilleront que des ectoplasmes...
Lionel Bourg
03:07 Publié dans Diérèse 75 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/12/2018
Monique Saint-Julia participera à Diérèse 75
Le fond de l’air est sucré comme un fruit : murets, sentiers, combes, prairies. Verdoiements qui défilent de toutes parts : verts tracassiers des lézards, verts vénéneux, vert des lierres à l’assaut des arbres, verts dorés des carabes, verts empressés de vivre, portant belle éclosion de lumière...
Monique Saint-Julia
03:42 Publié dans Diérèse 75 | Lien permanent | Commentaires (0)