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16/12/2018

A voix liées, Isabelle Lévesque et Pierre Dhainaut accompagnent Diérèse 75

Et dans le cercle un arbre

 

Aussi loin qu’il sauve, le cri change sa parure :

s’il fleurit, c’est que tremble le point cassé du « i »,

main froide sur la nuit d’épices.

Nous cherchons qui croire.

 

Tu ne retournes pas le circuit du manque,

la lune assoiffe, nous ne sommes qu’une croix :

points multiples détachés du « r » qui avance

et toi seul (géant ou pétale) assignes le mot...

 

* * * * * * * *

Les murs sont froids, les murs résistent

à la pression des cris, serait-ce

ceux qui proviennent de très loin,

par meutes, aucune mouette

n’en sait plus que nous sur la mort,

l’autre vie, l’ouverture ou la ruine,

des cris s’accumulent, se consument.

 

Il n’y a pas de murs si tu dessines

à la pointe de l’ongle, bribe après bribe,

comme des mots mal joints, un cercle,

et si en son milieu tu poses

avant d’écrire, avant de voir par-delà

les limites, une main attentive :

elle y apprend à s’intégrer aux vagues

en reconnaissant une même force

à leurs bruits, leur silence, en créant un langage

assez patient pour dire aussi bien la chute

que l’envol, ce qui dénoue, renoue sans cesse...

15/12/2018

Chantal Danjou sera des nôtres in Diérèse 75

Séquence 2

 

J’ai éprouvé la même impression devant  L’origine du monde de Courbet. Je ne savais pas d’ailleurs qu’en disant ce que je voyais de la montagne, cette succession d’éléments violemment exposés et isolés d’un ensemble, je décrivais ce que je verrai devant le tableau. Cette grandeur nature, cette tête non représentée, ce drap blanc repoussé et contrastant avec le noir de la pilosité pubienne sont peints avec un tel réalisme que, de la même façon que devant la montagne, je me suis sentie non pas un individu de taille normale mais un lilliputien face au macrocosme. Avalanche aux reflets bleutés, plissement, vallée sous la protubérance du Mont de Vénus, voilà le spectacle qui s’offre plus vrai que nature. Et si tout cela glissait imperceptiblement et qu’en baissant les yeux il fallait constater qu’un amoncellement s’était fait, dépassant déjà les chevilles, étoffe, nuage, voile, marbrures, …

Je vois défiler des scènes amoureuses dont certaines doivent être les miennes, au cours d’un rembobinage si rapide que j’en éprouve un peu de la nausée. Puis tout s’arrête brutalement. Je regarde à nouveau le tableau. A lui seul il condense toutes les passions, même celles que l’on aurait pu encore vivre...


Chantal Danjou

13/12/2018

Paul Cabanel nous accompagnera, dans le n° 75 de Diérèse à venir

Odeurs de mer … de soleil ...

 

     Odeur d'absinthe

     Amas de lumière

     Mer séchée d'écume

     Cil de pierre baiser léger

     sur ces visages de sable

     que le soleil mord.

 

     Terre sauvage qui vacille

     dans les yeux de Dieu.

 

     Plainte du cyprès

     qui hérisse

     la peau du mythe.

     De rêve et de chair

     ce mystère aux paupières

     de sel.

 

     Sous le masque

     essaiment ciels

     et regards portés

     comme coups de massue

     sur les bords de l'infini.

 

     Grenadier saignant

     mille parfums

     mille vies un silence

     où viendront boire

     des cohortes d'étoiles.

 

     Bruit de mer bout d'horizon :

     festin d'homme.


Paul Cabanel