22/02/2019
Dans la suite de "A notre actif"
Vous l'aviez compris, je tiens ce poème de Jean Rousselot en haute estime, non parce que j'en étais le dédicataire mais bien parce que s'y trouve ici résumée toute la démarche fondatrice du poète, qui ne se contente pas de regarder les mouches voler ou de fleurir les tombes des absents mais de recréer, autant que faire se peut, un monde plus conforme à ses aspirations quand elles ne végètent pas dans le nihilisme ambiant, et qui passe ainsi tous les clivages et compartimentages que les historiens de la langue prennent un malin plaisir à dresser après coup, de-ci de-là... DM
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Le premier des deux livres publiés par Jean Rousselot aux Deux-Siciles
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09/12/2017
Jean Rousselot nous parle de Bernard Hreglich (1943-1996)
La solitude vigilante du poète
Le poète Bernard Hreglich, né en 1943 à Tunis, est mort à Paris, lundi 12 août 1996 des suites d'une sclérose en plaques. Il était âgé de cinquante-trois ans.
"J'ai un réel besoin de fuite", écrivait-il dans son premier recueil, Droit d'absence (Belfond), qui, paradoxalement, assura aussitôt sa présence parmi les tout premiers poètes de ce temps. C'était en 1977. Bernard Hreglich avait 34 ans. Le prix Max Jacob distinguait là une œuvre grave et lente, parlée plutôt que chantée, indifférente à toute notion d'école ou d'opportunité, assimilable au journal d'une solitude vigilante, sans colère ni dédain. N'exploitant d'aucune façon son succès, Bernard Hreglich attendra dix ans pour publier de nouveau.
Ce fut un mince recueil, Mètre visage (Sud-Poésie, 1986), que le jury du prix Jean Malrieu couronna à l'unanimité. Encore sept années de retrait, ponctuées de déchirements amoureux, de condamnations du "siècle aux épisodes carnassiers" et d'"abandons à l'écriture dans ce roncier parcouru de tragédie", et parut un important volume, Un ciel élémentaire (Gallimard, 1994), tout de suite salué par la critique exigeante et couronné par le prix Mallarmé, où apparaissait, disait le poète, "le mal qui me ronge".
Ce mal, il vient d'en mourir après avoir, malgré de perpétuelles souffrances, mis au point un ultime recueil au titre à la fois poignant et beau : Autant dire jamais (qui sera publié chez Gallimard le 3 octobre 1996). A peine avait-il pu en corriger les épreuves. Il s'est absenté pour toujours avant de le voir paraître. En voici le bouleversant exergue :
"Ce soir, je me contenterai du silence de l'absence et de cet œillet sauvage qui fut son dernier caprice avant de perdre la raison."
Jean Rousselot
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