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09/12/2017

Jean Rousselot nous parle de Bernard Hreglich (1943-1996)

La solitude vigilante du poète


Le poète Bernard Hreglich, né en 1943 à Tunis, est mort à Paris, lundi 12 août 1996 des suites d'une sclérose en plaques. Il était âgé de cinquante-trois ans.

"J'ai un réel besoin de fuite", écrivait-il dans son premier recueil, Droit d'absence (Belfond), qui, paradoxalement, assura aussitôt sa présence parmi les tout premiers poètes de ce temps. C'était en 1977. Bernard Hreglich avait 34 ans. Le prix Max Jacob distinguait là une œuvre grave et lente, parlée plutôt que chantée, indifférente à toute notion d'école ou d'opportunité, assimilable au journal d'une solitude vigilante, sans colère ni dédain. N'exploitant d'aucune façon son succès, Bernard Hreglich attendra dix ans pour publier de nouveau.

Ce fut un mince recueil, Mètre visage (Sud-Poésie, 1986), que le jury du prix Jean Malrieu couronna à l'unanimité. Encore sept années de retrait, ponctuées de déchirements amoureux, de condamnations du "siècle aux épisodes carnassiers" et d'"abandons à l'écriture dans ce roncier parcouru de tragédie", et parut un important volume, Un ciel élémentaire (Gallimard, 1994), tout de suite salué par la critique exigeante et couronné par le prix Mallarmé, où apparaissait, disait le poète, "le mal qui me ronge".

Ce mal, il vient d'en mourir après avoir, malgré de perpétuelles souffrances, mis au point un ultime recueil au titre à la fois poignant et beau : Autant dire jamais (qui sera publié chez Gallimard le 3 octobre 1996). A peine avait-il pu en corriger les épreuves. Il s'est absenté pour toujours avant de le voir paraître. En voici le bouleversant exergue :
"Ce soir, je me contenterai du silence de l'absence et de cet œillet sauvage qui fut son dernier caprice avant de perdre la raison."


Jean Rousselot

14/04/2017

John Keats (1795-1821), traduit par Jean Rousselot

When I have fears I may cease to be
    Before my pen has glean'd my teeming brain,
Before high-piled books, in charactery,
    Hold like rich garners the full ripen'd grain ;
When I behold, upon the night's starr'd face,

    Huge cloudy symbols of a hight romance,
And think that I may never live to trace
    Their shadows, with the magic hand of chance ;
And when I feel, fair creature of an hour,
    That I shall never look upon thee more,
Never have relish in the feary power
    Of unreflecting love ; - then on the shore
Of the wide world I stand alone, and think
    Till love and fame to nothingness do sink.

                                John Keats

 

Quand j'ai peur de cesser d'être avant que ma plume
N'ait extrait tout le grain de mon cerveau fécond
Avant que ne s'amasse en maints et beaux volumes
Tels d'opulents greniers la parfaite moisson,

Quand je contemple au front étoilé de la nuit
Les symboles brumeux d'un céleste poème
Et songe que la vie peut-être m'aura fui
sans qu'inspiré j'aie su tracer leurs ombres même

Et quand me vient l'idée, éphémère beauté,
Que jamais plus je ne pourrai te regarder
Ni jamais savourer le don d'amour sublime,

Alors sur le rivage du monde sans fin
Je reste solitaire à méditer au point
Que jusques au néant Gloire et Amour s'abîment.

                                 adaptation de Jean Rousselot

08/04/2017

Jean Rousselot nous parle du poète hongrois Gyula Illyés - Institut hongrois, 29 novembre 2002

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Ce texte a été imprimé pour la première fois dans la revue Diérèse.