241158

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/08/2017

La seconde peau

La journée terminée, en revenant sur ses pas on entendait les clochettes des grillons : un persistant tintement, accompagnant la fraîcheur relative qui peu à peu envahissait les terres. Les broussailles froissées, traversées à grandes enjambées, chuchotaient à l’oreille. Ainsi de l’enfance, ainsi du désir qui jamais ne s’éloigne du déjà vécu, de l’invisible membrane sous laquelle se voile le corps, seconde peau.

Le poème est un appel aux reflets dansants qui nous modèlent l’âme et tracent dans l’obscur des sensations des lignes de lumière. Flux et reflux silencieux, grotte où plonge l’esprit. Au cœur de ce qui se consume de l’intérieur pour mieux renaître à mesure.

Il me souvient : tout jeune encore, de Cybrélis, l’aïeul attentionné, qui sous l’aiguille du gramophone me faisait écouter les tangos de son temps, de vieilles rengaines nasillardes. Certains vers entendus d’une oreille rien moins que distraite me sont restés en gorge. Violettes gravées sur sa sépulture. Écrire, toujours, malgré et contre ce qui nous réduit à notre seule dimension d’homme.

Et qu’est-ce, le monde si ce n’est, par-delà nos vies, nos questionnements et nos paris sur l’avenir cette sensation de l’infiniment petit livré à ses constantes anamorphoses ?


Daniel Martinez

17:22 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)

08/05/2017

Moirures XIII

XIII

 

Une grande friche

entre deux champs où ruisselle

le ciel vivant                     chercher dans l’ouverture

les scarifications du sol

sous le léger tremblement de la lentille

l’autre                            et le silence

         sur la carte dépliée

entre les grains lumineux

l’origine et la fin

la chair des choses sacre l’envers du décor

au bruit soyeux des bleuets en lisière

où veille l’essieu couché

qui semble se courber avec l’horizon

respirer les essences de toute la terre

 


                                                 Daniel Martinez

18:29 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)

04/05/2017

Moirures XII

                                                      4 mai 2017

 

XI


La langue alors
puits de lumière et d'obscurité
qu'ouvrent le trident de l'aube
                    et les cédilles de l'esprit

                    la lèvre pâle d'un navire
troue les flots  
il n'est plus qu'une histoire à enchanter pour toi
ma vie comme un long regard
sur ce qui t'a précédé Diane
au cœur du monde qui n'arrête
                    pas de cogner dedans
la cage thoracique
comme un long passage
depuis l'eau de tes mains
à l'écume du sillage tracé
                          j'étais là lisant sur le pont
où j'avais passé la nuit
 une couverture sur les jambes et ce goût de sel
les yeux me piquaient                    le jour
un peu comme il s'est levé pour toi
                   son empreinte
notre destinée


                                           Daniel Martinez
                       

 

18:57 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)