22/02/2017
Moirures VIII
22/2/17
VIII
Avec le murmure lent des rives impossibles
où le regard habite le traître archet du cœur
une mer couchante sur la page
pressent mon sang Diane emporte loin
le blanc muet du royaume perdu
comète sur ton épaule entrevue
sous les feuilles de l'orme si hautes
que nous pouvions toucher
rondes lumières ou lunes horloges irréelles
ponctuant les grandes voies unies de l'âme
reprendre là entends
au fond de toi le labyrinthe qui résonne
vois se prendre dans les plis du rideau
un papillon de nuit
aux ailes inférieures cramoisies
furtive caresse que nimbe
un bouquet d'immortelles
de ce qui a été
à ce qui n'a pu être
Daniel Martinez
10:49 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)
21/02/2017
Moirures VII
21/2/17
VII
Sur les tommettes un voile de pollen jaune pâle
la buée du passé
nous aurons davantage
sur la vitre un lait bleu coagule
à peine évoquée l'image
muée en modulation
celle du merle devant
la blessure du cerisier d'où s'échappe
une gomme translucide roussâtre
la moire des mots
une larme enchâssée une infime brèche dans la frondaison
dans l'amande des yeux
perce la fine cire de la pensée où butine
l'irisant
la courte flamme des épis mûrs
douceur de l'air lumière d'ici-bas
le premier éclat des choses
en somme
Daniel Martinez
19:23 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)
06/02/2017
Moirures VI
6-02-2017
VI
Il n'y a plus de nuit dans la nuit
franchissant les anneaux d'une onde
dont le centre a disparu
dans le suspens des sons
un carrosse étincelant galope quelque part
à peine si l'on touche maintenant tout juste audible
une note ou un accord
peut-être un accord de passage
ou une appogiature
et sous un grand pan de ciel opalescent
où je me suis ébattu
l'air se fait plus fluide il emporte
des nuances infinies et presque imaginaires
d'un camaïeu d'argent et d'indigo
sur les pierres effacées se pose
Il n'y a plus de nuit dans la nuit
Daniel Martinez
17:20 Publié dans Moirures | Lien permanent | Commentaires (0)