18/08/2020
Jeanpyer Poëls in "Diérèse" 51 (hiver 2010)
VOILA
Voilà encore une fois
les intervalles se sont effacés
le maître des liquides est de retour
comme une coulée d’huile à la surface de la conscience
l’écume une brassée de galets et
la croûte de sable que tes doigts pulvérisent
à l’infini se déforment et se reforment
sous le ressac de mon cœur
ton impatience se noie dans le silence du ciel
pourquoi se plaindre ? Ta bouche prématurée
s’emplit des brillants de la mer
et ton pas ralenti se lustre de son étendue
regarde au-dessus de toi les fils continus
que tissent les oiseaux de neige
laisse-les faire
Jeanpyer Poëls
Daniel Abel : Les rêves communicants
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03/08/2019
Il y a dix ans, le numéro 46 de Diérèse : la couverture est de Pacôme Yerma
A la venue du soir, les couleurs fluidifient l'heure verte, ses safrans, ses cobalts. Sous les squames des nues, les souffles et figures. Un fin brouillard s'infiltre, touche le paravent.
Ce que l'oreille distingue est un habit de signes. Ce que chaque corps ouvre dans la nuit de l'autre ne vaut que le temps du passage, vole le dessein du feu central.
Bohémienne à tarots, qui me tourne les cartes, et d'un regard embrasse tout un chassé-croisé d'images où les êtres, les choses, les éléments confondus aux saisons se jouent de la mesure perdue de l'origine.
DM
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12/07/2019
Raymond Bozier (Diérèse 51) accompagné par Pacôme Yerma
PRINTANIÈRES
voici que les mains adoucies de l’aube
et la saison qui monte
délaissent la froideur des nuits
pour jeter dans l’azur les oiseaux chétifs
qui ne savent rien de l’étendue des cieux
ni de ce qu’ils nous apportent
voici que des lueurs nouvelles
baignent de leur tendresse
les fleurs et les arbres endoloris
par les brutalités du temps
voici que les rosiers sauvages
embaument le chemin des amants
et que l’herbe couchée sous les corps
dévoile l’horizon blanc des hanches
voici que les parfums errants de la sève
révèlent l’impudeur du vent
qui tourne autour des maisons
et brasse les feuillages accueillants des sureaux
voici que les pensées sauvages
redonnent des couleurs à l’instant
et que le bruit des torrents
qui dévalent les pentes
engloutit l’âpre vision des villes
voici que vivre devient un plaisir
qu’aucun souvenir de l’hiver ne saurait éteindre
Raymond Bozier
Pacôme Yerma
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