241158

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/12/2017

Un vase d'Emile Gallé : présent de Marcel Proust

Le saviez-vous ?, Marcel Proust offrit à Anna de Noailles un vase d’Émile Gallé orné d'une fougère qui est un symbole de mort dans une de ses nouvelles (cette nouvelle, L'Exhortation, avait paru dans La renaissance latine du 15 novembre 1903). Prenez donc le temps de la lire ou bien de la relire, pour le plaisir du texte.

Anna vint à le remercier en ces termes, dans une lettre datée du 8 janvier 1904 :
"Il faut que je vous dise encore mon plaisir, mon orgueil de ces chères fougères attendrissantes, sur ce bel herbier de verre. Elles font un dessin sur mon Cœur, le dessin de leurs doux petits corps d'herbages étendus, - et de mon amitié pour vous." (Marcel Proust, Correspondance, tome IV (Paris, Plon, 1978), p. 30).

09/12/2017

Jean Rousselot nous parle de Bernard Hreglich (1943-1996)

La solitude vigilante du poète


Le poète Bernard Hreglich, né en 1943 à Tunis, est mort à Paris, lundi 12 août 1996 des suites d'une sclérose en plaques. Il était âgé de cinquante-trois ans.

"J'ai un réel besoin de fuite", écrivait-il dans son premier recueil, Droit d'absence (Belfond), qui, paradoxalement, assura aussitôt sa présence parmi les tout premiers poètes de ce temps. C'était en 1977. Bernard Hreglich avait 34 ans. Le prix Max Jacob distinguait là une œuvre grave et lente, parlée plutôt que chantée, indifférente à toute notion d'école ou d'opportunité, assimilable au journal d'une solitude vigilante, sans colère ni dédain. N'exploitant d'aucune façon son succès, Bernard Hreglich attendra dix ans pour publier de nouveau.

Ce fut un mince recueil, Mètre visage (Sud-Poésie, 1986), que le jury du prix Jean Malrieu couronna à l'unanimité. Encore sept années de retrait, ponctuées de déchirements amoureux, de condamnations du "siècle aux épisodes carnassiers" et d'"abandons à l'écriture dans ce roncier parcouru de tragédie", et parut un important volume, Un ciel élémentaire (Gallimard, 1994), tout de suite salué par la critique exigeante et couronné par le prix Mallarmé, où apparaissait, disait le poète, "le mal qui me ronge".

Ce mal, il vient d'en mourir après avoir, malgré de perpétuelles souffrances, mis au point un ultime recueil au titre à la fois poignant et beau : Autant dire jamais (qui sera publié chez Gallimard le 3 octobre 1996). A peine avait-il pu en corriger les épreuves. Il s'est absenté pour toujours avant de le voir paraître. En voici le bouleversant exergue :
"Ce soir, je me contenterai du silence de l'absence et de cet œillet sauvage qui fut son dernier caprice avant de perdre la raison."


Jean Rousselot

08/12/2017

"Apocalypse now" de Francis Ford Coppola, 1979

Apocalypse now de Francis Ford Coppola est une adaptation très libre de Heart of Darkness (Cœur des ténèbres de Joseph Conrad) par Coppola lui-même et John Milius.
Robert Duvall joue le rôle de Kilgore, un lieutenant-colonel psychopathe, capable de raser une plage au napalm pour permettre à ses soldats de faire tranquillement du surf. Pendant que se déroule l'opération, il parle à un des soldats : "Tu sens ça ? Tu sens ça ?" "Quoi ?" demande l'autre. "Le napalm, fils. Il n'y a rien au monde qui sente comme ça."

L'horreur, en actes et en paroles aussi : "I love the smell of napalm in the morning... You know, one time we had a hill bombed for twelve hours, and when it was all over I walked up. We didn't find one of 'em, not one stinking din body. The smell, you know that gasoline smell, the whole hill smelled like... victory !". Soit : "J'aime l'odeur du napalm au petit matin... Tiens, une fois, nous avons bombardé une colline pendant douze heures et quand ça a été fini, je l'ai escaladée. Nous n'avons rien trouvé, pas un seul cadavre de Viet. Mais l'odeur, cette odeur d'essence... toute la colline sentait la victoire !").

20:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0)