30/05/2016
Diérèse 68 - en préparation : Anne Emmanuelle Volterra
Autoportraits
la joue | est un élément volcanique | composée de maxillaires: unis, infaillibles | et de muscles : multiples, attendris dans le sommeil ou l'abandon | recouverte de chair et de peau : fines, nerveuses, terrifiées - | par la beauté annihilante de la vitre | la vitre frêle | qui la jette dans le paysage | en absorbe les composants | en capte les apparences | en restitue la profondeur, infidèle et trompeuse | que la joue ne peut que sentir | s'y écraser | qui l'obstrue | la repousse | où la chaleur se fige - | s'y reflétant découvre une texture | assassinée | et ressuscitée - | la vitre se déglace | vibre dans l'os, jumeau | mais les passions insensées se meurent | dans un rayon de lumière oblique
***
joue restituée | mais fausse: | relation de mensonge. | installé dans quelque atome, au loin | le désir fait place | au dégoût - | à quoi bon cette lumière | d'automne, délirante | sur cette chair crédule, fondant | dans ce monde sans pigment | ni épaisseur ?
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Anne Emmanuelle Volterra
Je termine ici les présentations des auteurs de la future livraison de Diérèse. Une liste non exhaustive, il va sans dire. A tout bientôt et avec mes amitiés, Daniel Martinez
15:29 Publié dans Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)
Diérèse 68 - en préparation : Sinclair Beiles
Sinclair Beiles. Né en 1930, le poète sud-africain Sinclair Beiles a vécu à Paris dans les années 50. Bruno Sourdin a traduit pour Diérèse quelques-uns de ses poèmes inédits en français.
A song
My dress fell.
It fell about my feet
Like a pool in the rocks.
Come close to me.
Lick my skin
And you will taste the sea.
* * *
Chanson
Ma robe est tombée.
Elle est tombée à mes pieds
Comme une mare dans les rochers.
Viens tout près de moi.
Lèche ma peau
Et tu sentiras la mer.
Traduction de Bruno Sourdin
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29/05/2016
Diérèse 68 - en préparation : Sandrine Garrigos
Pourquoi j'écris
Ma béance reste le plus court chemin
Qui mène à l’écriture
Le lieu où vont ensemble
L’attrait du néant qui dure
Mêlé au vif d’un désir résistant
Ce croisement bien au-delà du monde
Elle apparaît au gré des marées basses
De mon âme. Ma béance est une mer intérieure
Au ressac insistant. Je sais au filet d’eau qui passe
Qu’elle revient. Je l’attends.
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Sandrine Garrigos
18:54 Publié dans Diérèse 68 | Lien permanent | Commentaires (0)