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03/06/2015

Shirley Carcassonne

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Shirley Carcassonne, dessin à la plume

 

Du chemin des nuages au chemin des anges, il n'est qu'un pas, sachant que la lumière peut être le support de l'action, ici un homme et une femme se rencontrent, se parlent, essaient de se comprendre. Précisons pour lever toute ambiguïté que ce que vise la main de l'artiste est la représentation de lumière. A l'instar du violoniste faisant vibrer les cordes de son instrument pour en tirer des sons, il naît, ce brouillard de lumière et de mots, de l'entrelacs des lignes pour dessiner le linéament que nous cherchons à analyser.
Le regard que nous portons sur lui - en une série de mouvements qu'il accélère ou ralentit - recompose le dessin. Jusqu'à ce que le flux s'annule et s'immobilise dans une structure statique. Alors, sous l'enveloppe protectrice de ces deux personnages sans tête, sans défense, statufiés, il se lirait plutôt comme un appel à l'aide.
A chacun de voir - et de choisir... DM

14:29 Publié dans Arts | Lien permanent | Commentaires (0)

02/06/2015

Notes et contre-notes IV

Mirage – Dire est un concert d’ombres où leurs figures tues seules sont le vrai.

 

Le nerf – est un germe.

 

Les mots seuls – multiplient les actes ?

 

Verbes – Avoir ? Substance de toute l’horreur du monde. Etre ? Debout !

 

Ecrire – c’est ne jamais caresser l'espoir de finir d’écrire.

 

Zen zéro – Zéro est un cercle où s’abolissent les cimes de l’espace et du temps : chaque point du cercle en voit autant.

 

Folie – Ce qui fait la folie d’un homme n’est pas la distance entre ce qui est et ce qu’il voit, mais l’écart entre ce qui doit bien être et qui soi-disant n’est pas... Le fou se trouve, du côté du jardin de Dieu, au pied du mur qu’y a dressé l’homme.

 

Exérèse – De l’effroi est diffus en chaque nouvelle nécessité factice qu’ils créent. L’esprit est mobilisé et évacué par cet effroi contre du désir. Sa substance remplacée par un désir généralisé – de volume égal ou supérieur – et constitué de multiples infimes –, l’homme, plus que désir, est désarçonné, désarmé de tout maintenant où être, déraciné du champ même de la pensée.

 

La nuit monte – Soleil à notre hauteur, et que la mer mange... Et qui disparu, la nuit n’est pas venue ! – Il se couche, son or encore derrière, hors ses draps... Mais la voilà ! Et le noir à nos pupilles monte, comme la mémoire des feux nous passe.

 

Pesanteur – A ta capacité à résister correspondrait le volume de ta croix ? Oui. Et le fort l’a si légère que tous deux tombent.

 

Géhenne – Ecrire, car ce qui ne peut être dit ronge. Mais de ce qui reste à dire tout ne veut être écrit. Ainsi, intensément indicibles, des choses passeront en moi, indéfiniment orphelines d’autrui. C’est de ce savoir que le cœur me brûle. Et d’un feu pire que mentir : de celui qui t’épargne ce qu’il te manquera toujours de ce que je fus. Vers l’inconnu, l’inconnu va ; c’est aussi lui qu’il quitte.

 

Une forte illusion – Seule une extrême tension des nerfs porte cette intelligence au seuil de la vôtre. Mais à la première détente, s’abattent à l’unisson le corps et l’esprit.

 

                                                            Stéphane Bernard

 

& Des nouvelles de Diérèse 65 : il comptera 280 pages &

11:53 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

01/06/2015

Notes et contre-notes, III

La conséquence – Cette ombre infinie de ton crépuscule, étique, et que tu crains, est celle du bâton que tu as levé en ton aube, et oublié.

 

Entrer – Regarde et pénètre, ou meurs dehors.

Sur le volet – Je me suis parfois menti plus authentiquement que je ne trie le grain de l’ivraie.

Chez-soi – On crée notre souffrance parce qu’elle est notre domaine.

Immortels – Les mots ne sont immortels que par ce fait qu’ils sont un rêve de la conscience.

L’épée dans l’eau – L’orgueil n’est un rempart qu’aux foudres qu’il attire.

Complément de vide – Mon désespoir sitôt aperçu dans la conscience lâche de sa demi-mesure s’accroit de ce qu’il manque à sa perfection. Le désespoir n’est plein que par l’ajout de sa détection à cet “extrait complet” de lui-même.

Le travail – La chance prend à ce qui vient, s’est retirée de ce qui reste.

Une langue barbare – Tu juges que la poésie passe bien après “sauver le monde”. Mais je déclare encore que c’est une seule et même chose. La poésie – en témoigne ma chair survivante, qui est tout ce que je suis et sais de l’âme – gracie l’homme. Et sans elle, je puis te l’assurer, n’aurait eu lieu cette occasion de reproche, où parce qu’elle existe, j’existe et la surclasse ? Pourtant je sais que tu le sais, qu’une main tendue modèle plus durablement qu’un poing tombé.

 

                                                          Stéphane Bernard

09:34 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)