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24/07/2015

Matthieu Messagier : "Faut payer pour voir (Au rendez-vous des Nouveautés) Poème"

Un extrait du livre de Matthieu Messagier, paru le 22 juin 1995, édité par Electric Press à 300 exemplaires :


Faut payer pour voir
(Au rendez-vous des Nouveautés)
Poème



Je traînais avec l'alouette les
cinémas étaient au coeur, les asphaltes
brusquement mouillés entre deux
séances stagnaient la mort oubliée
d'on se demande bien pourquoi il
y a autant de rues la perspective
ne le gagne à personne de la ramasser
n'importe où départ en verre de violette
notes de tête en panier de rhum
coeur sage d'acacia inchangé
santal fouillé de vanille couché sur
un lit d'ambre de civette sous la lune
est perlée de lumières d'abord et muette
de cèdre chaud ou de musc ces
milliers qui jalonnent les voies endormies
est retenu un accord unique celui
de l'orchidée et du jasmin à l'oubli
mystère et majesté viennent camoufler
le difficile artifice des phares que
refroidissent des carnets marins en
eau d'argent qui durcit ses ombres
d'organiser quelque soie sous le règne
d'un silence une brise venue tout
droit du parking jouit de sa surface
toujours améliorée il écarte les
parois de la chaleur de la nuit torride
pour y glisser des élans en étages...

                                  Matthieu Messagier

15:01 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

23/07/2015

Roger Giroux (1925-1974)

"Rien n'est jamais dit. Et, toujours, dire ce rien. Perpétuelle naissance du poète."

                                                                                           Roger Giroux

 

PIROTTE 21.jpg

Jean-Claude Pirotte, 2009

 

22:29 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

22/07/2015

Hélène Mohone sera présente in Diérèse 66

SOUFFLER MOT

 

    Je demande le texte. Je le demande tous les jours. Je dis au texte de venir à moi pour  me donner à écrire et à résister. Je demande le texte à écrire au jour le jour et dans sa durée.

    Si le texte vient, je tiens debout. Je tiens debout à la lecture. Au nettoyage quotidien du corps. A la nourriture qui s’impose à heures presque animales, quand elle se fait sentir. Au sexe naturel qui respire tard le soir ou dans l’après-midi. Je tiens debout après le drame. Je tiens debout avec le texte qui en dit long toujours malgré l’épuisement. Je tiens debout face à la grotte où les ombres s’agitent encore. Je me maintiens droite parce qu’autrement mort immédiate. Je me maintiens droite après le coup, après les ordres, après les camps, derrière les barbelés.

    Je fais partie du charnier. Je suis l’évadée, je suis la victime.

         J’ai sauté le fossé, je me suis perdue dans les marais, j’ai trouvé des jouets abandonnés près de la hutte, j’ai explosé en plein vol, j’ai quitté ma famille, j’ai brûlé mes papiers pour éviter la prison, j’ai téléphoné très vite pour dire que je l’aime avant de mourir, j’ai pensé à fermer le gaz, j’ai cru que je partais en vacances...

*

Un texte fort, inédit, que Diérèse aura l'honneur de publier, in extenso, dans sa prochaine livraison. Une auteure rare, et talentueuse - que les éditeurs n'ont pas vraiment gâtée, et pourtant... Plus bas l'un de ses dessins, inédit, tous droits réservés :

 

 

MOHONE 1.jpg

Hélène Mohone, dessin extrait d'un de ses Carnets

 

Faites passer je vous prie, merci-----------------------------------------DM

17:14 Publié dans Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)