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07/07/2015

"Les treize empereurs", de Christophe Manon, premier titre des éditions Les Deux Siciles

A mettre en parallèle avec le premier titre des éditions Les Deux-Siciles, Les treize empereurs, qui traite des luttes intestines entre souverains incas : un livre de Christophe Manon illustré par Pacôme Yerma
   . une exposition qui se tient actuellement au musée du Quai-Branly à Paris jusqu'au 20 septembre, Paris 7e : L'Inca et le conquistador. Cette exposition retrace la rencontre tumultueuse entre les conquistadors et le peuple inca. Dans les années 1520, les aventuriers du souverain espagnol Charles Quint sillonnent la côte pacifique de l'Amérique du Sud.

L'explorateur Francisco Pizarro découvre alors l'empire de Tawantinsuyu. Dirigé par le souverain Atahualpa, l'Etat inca est en proie à des luttes fratricides qu'exploiteront les Espagnols. Cet affrontement transformera à jamais le continent américain.

Le récit de cette époque de conquêtes se décline en un dialogue entre les deux cultures. Une foule de portraits, d'objets et d'installations digitales répartis en quatre sections dans le musée évoquent une épopée qui enrichira des empires et anéantira des civilisations.

16:29 Publié dans Editions | Lien permanent | Commentaires (0)

03/07/2015

Regards sur la poésie

Il y a des mots qui ne vont pas ensemble. Poésie et marché par exemple, dont la confrontation résonne comme une sorte d'injure ou d'incongruité. La réalité, pourtant, se charge d'accomplir ce que l'esprit réprouve. Et il faut bien, pour continuer à publier et à faire connaître la poésie qui s'écrit aujourd'hui en France, parler d'économie, même si elle est millimétrique et sans beaucoup de conséquence sur le marché. Les ministères, comme les collectivités régionales, financent une bonne part, par le biais du Centre national du livre et des instances régionales locales, l'existence pour ainsi dire matérielle de la poésie.

Depuis 1998 (date de naissance de "Diérèse"), une opération nationale comme le Printemps des poètes fédère un grand nombre de manifestations de tout ordre en faveur de la poésie. Mais tous les moyens ne sont pas bons. Certains font même grincer des dents. Michel Deguy, par exemple, a pu s'en prendre à l'une de ces initiatives : imprimer des poèmes sur les nappes d'un grand restaurant parisien, nappes que les clients pourraient emporter avec eux en ayant pris soin de ne pas trop les tacher de vin.

Réponse du berger à la bergère, Jacques Darras a répondu alors à son confrère en poésie pour défendre l'idée que celle-ci doit s'efforcer de (se) communiquer et que les poètes ne doivent pas s'indigner de ce qui peut servir à la diffusion de leur travail. S'ils ne sont pas d'accord, Michel Deguy et Jacques Darras ont au moins un point commun, en dehors de celui d'être poètes : hommes de pensée et universitaires tous les deux, ils ne taquinent pas la muse le dimanche comme d'autres le goujon.

Cette capacité à réfléchir en connaissance de cause évite les oppositions caricaturales : d'un côté, l'élitiste, l'aristocrate de la poésie (Deguy) ; de l'autre, le populiste jovial rompu aux exercices de la communication moderne (Darras). Des noms sont lancés, Mallarmé en tête, qui voulait donner un sens "plus pur" aux mots de la tribu tout en pratiquant les médias de son époque.

Jacques Darras reproche à Michel Deguy de tenter à nouveau "ce coup de force de l'idéalisme romantique qui pense que la poésie ne communique pas". "Nous pensons qu'il y a communauté poétique", souligne-t-il. Et de citer Homère à sa rescousse. Deguy récuse absolument l'épithète de romantique, et attaque : "La plupart des choses qui vous intéressent au nom d'une victoire à venir consistent précisément à "rapetisser" selon le destin culturel de la poésie". "La communication, poursuit-il, c'est l'envoi d'un maximum d'information avec un minimum de dépense dans un minimum de temps. C'est une théorie économique. La poésie est anti-économique dans ce sens-là". Comme on le voit, la réconciliation des deux points de vue est difficile.

                                                                                    Jean-Claude Cauchy

"Proses bien déprosées", de Michel Bulteau et Matthieu Messagier

Je ne vous apprends rien, Diérèse 64 a donné la parole à Matthieu Messagier qui nous a offert 24 pages inédites de son Journal : "Les arts blancs de la varicelle (Débris d'un journal éperdu)", voici à présent un extrait d'un livre édité par Electric Press le 8 juin 2001 à 300 exemplaires, livre conçu à deux mains, que Matthieu a écrit avec Michel Bulteau, écoutez plutôt :

     " - Passy c'est tout de même moins loin que Bir Hakeim...
     D'intenses jeunes gens en pantalons de poésie tergal ne laissent d'empreintes sur l'acoustique et les fausses portes des rives et des labyrinthes de chagrin. Sur les ondes traînent d'authentiques scènes blanches. Dans l'auberge aux images, on ne célèbre plus aucune fête. Je suis même sûr qu'ils ont décroché du mur tous ces merveilleux poèmes d'Orient qui dormaient sous verre.

     Un chien empaillé compte les points. Que le match ait été un bon match, tout le monde en reste persuadé. Un noyé avec des épaulettes flotte devant des blés d'or. Déguisement d'accord, mais déguisement quand même. Escalade du pénible massif de l'appréhension. La langue du lézard ne prend pas part au procès.

     Orchidées au-dessous de la morale saisonnière ; nous entrions, de nombreuses années plus tard, aux rideaux aubifères d'une île particulière, dont le nom parfumé ne figurait plus depuis longtemps au bruyant dictionnaire des sensations et des conversions."

                                                        Michel Bulteau et Matthieu Messagier

09:41 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)