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14/12/2015

Une poème de Pierre Gabriel (1926-1994)

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           Ce que le monde te raconte,
           Préserve-le comme un secret
           Scellé sous l'écorce et la chair.
           Au fond de tes yeux veille encore
           L'innocence du premier regard.
           Chaque syllabe en toi fait don
           De sa lumière au jour qui le suscite
           Et, d'un souffle, renaît pour mourir
           D'une autre vie, d'elle-même jaillie.
           L'été, la nuit, tout t'habite à jamais,
           La neige, le galet, l'oiseau perdu
           Et cette flaque où le ciel nu respire.


Pierre Gabriel

15:24 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0)

11/12/2015

Lettres à Gaëlle XXV

XXV


Sur l'herbe du champ verte encore malgré la saison
des mouettes paressent nous entendons leurs cris
et le petit lac tout proche fait au passage frémir
quelques grèbes dont garde trace cette foule


insensée des nuages, la bouche bleue du bosquet
que tu ouvres des doigts comme le coeur de la terre
avec les troncs blancs des bouleaux nus
et le sentiment de son élection qu'engendre la beauté


quand elle vous est offerte sans crier gare
au détour des minutes arrachées au temps
où tout là-bas est offrande sous le vent
qui fait glisser lentement l'écho de nos pas


parmi les lignes des labours pétrifiés
de l'autre côté de la départementale.
Dans un semis de taches rousses
le présent acquiert l'épaisseur du passé


ainsi nous voyageons dans notre histoire
la main que je te donne échappe tout à fait
à ton âge, Gaëlle aux yeux sombres
sous les masses bruissantes délicieusement confiants


                                                        Daniel Martinez

00:45 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)

10/12/2015

"Silencieuse coïncidence" de Zéno Bianu

Pour aujourd'hui, quelques aphorismes de Zéno Bianu, qui a préfacé le prochain livre à paraître aux Deux-Siciles, dont le maître d'oeuvre est Jacques Coly : "Les poètes électriques". Nous en reparlerons. La parole au poète Zéno Bianu donc :

 

Oui au monde. Pleine présence à ce qui est.

  * *

Jamais un lendemain n'a chanté au royaume de la machine à décerveler.

  * *

"Tout ce qui arrive est juste". (Mâ Ananda Moyî)

  * *

L'horrible révolution, la seule, où la réalité prend sa source.

  * *

Le réel où nous croyons vivre n'est autre que celui où nous vivons.

  * *

Infiniment, l'immédiat voile et dévoile.

  * *

Notre vie : un seul poudroiement irisé du danseur divin.

  * *

Tout ceci n'est que jeu ; mais il faut le jouer, émerveillé, dans un vertigineux souci de justice.

  * *

"Hors l'Eveil, il n'est aucune réalité, et si l'Eveil avait une quelconque réalité, ce ne serait pas l'Eveil". (Houang-Po)

  * *

Quand les sages cesseront-ils enfin de soutenir le monde ?

  * *

De l'ennui d'être un ange, aux si rassurantes béquilles, aux si pauvres prestiges.

  * *

Le trait d'union est la seule transparence ; le devenir, une prison qui permet d'être libre.

  * *

"La gauche partage, la droite découpe". (Ernst Jünger)

  * *

Intenable de l'être : tourmenter toutes les réponses, les passer à la question.

  * *

Côté face ou côté pile, le réel est comme la rose : sans pourquoi.

  * *

Le charbon est déjà diamant. Le cristal, indescriptible. La grâce de l'Un, à l'oeuvre.

 

                                                                                              Zéno Bianu

00:33 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)