10/12/2015
Lettres à Gaëlle XXIV
XXIV
La nymphe de pierre s'est écaillée l'éternité seule fait le lien
un oiseau parle, puis deux, ils puisent dans ton visage
le silence que l'aquilon sème dans l'herbe aux boutons d'or
et qui saura donner à ton corps
la légèreté appropriée à ce voyage
respirant et docile comme si tu interrogeais
le dénuement de mes heures lentes
livrées au monde, à l'insecte claudiquant
qui troue le réel pour arracher ce qu'il peut
à l'inerte éconduit par les premières heures du jour
un tisserin frappe de son bec les tuiles,
la chambre est encore plongée dans l'obscur.
Aux frissons coulis du froid tes yeux clos
reconnaissent les tresses d'un dernier rêve
compliquées des plus petites coulisses de la lumière
la route est là ses épaules glacées
vois comme elle est longue comme elle dessille
l'oeil à ce qui vient, à l'espace tolérable
marqué par les nervures des mains
et les pieux noirs des clôtures
entends la menue monnaie des mots
ainsi qu'une volée de pies dans l'inextricable monde
la coulée du ciel corolles dentelles pétales
presqu'un battement d'ailes dans la poitrine.
Daniel Martinez
00:33 Publié dans Eden | Lien permanent | Commentaires (0)
Patrice Dimpre sera présent in Diérèse 67
On dirait que je serait le sujet
Je ne me soucie de rien d'autre que de chercher. Ce que je cherche ? Ma route, toujours. Et à ce jour, si j'en crois les dents de scie de mes pas, je ne l'ai pas encore trouvée.
Qu'est-ce qu'on a fait, entends-je, pour être en compagnie de ce type - moi - qui habille les couteaux en petites filles, et ensuite les aiguise de frisettes ?
J'écris souvent à l'ombre de l'ombre qui viendra, laquelle ôte à mon poil tout lustre, et, dans mon rire, met ses dents en avant.
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Patrice Dimpre
J'arrête ici pour les présentations des auteurs du futur Diérèse, n'hésitez pas à faire passer je vous prie, mille mercis.
00:28 Publié dans Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)
05/12/2015
Présentée par Monique Labidoire, Claudine Bohi sera présente in Diérèse 67
il y eut l’enfance
et de vagues signes
habitant nos demeures
et si fragiles sur nos mains croisées
tu rassemblais des buissons d’épines
et tu dénouais parfois le grand sablier
de grandes plages blanches se déroulaient alors
dans l’odeur des marins
je m’agrippais au monde pour un instant
puis tu refermais nos livres
nous regardions dans nos yeux l’effroi
en face
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Claudine Bohi
Dessin de Pacôme Yerma
19:41 Publié dans Diérèse | Lien permanent | Commentaires (0)