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11/05/2017

Un grand poème

Qu'est-ce qui fait un grand poème ?, me demande-t-on. Relisez donc par exemple cette "Ecoute au coquillage", la dérive de la fleur tropicale à la fleur du bal : femme-fleur d'Odilon Redon, dans une renaissance qui flirte avec ce qui n'a pas de nom et que déploie l'éventail de nos émotions : "je t'ai nommée Aube en tremblant".
Dans un perpétuel clivage, assumé, entre l'insolite et le familier, le mystère de la fable ou la fable du mystère, "tirant l'épingle de ce qu'on ne verra qu'une fois", formule qui pourrait bien résumer si c'était possible l'esprit de ce poème où les affluents des vers, qui engendrent de nouveaux développements, reviennent ensuite sur ce qui aurait pu les séparer, au fil des vers. Pour redonner au corps du poème une unité implicite, brodant inconsciemment sur la formule rilkéenne : "Patience est tout" (Lettres à un jeune poète).
Quand tout l'art de Breton se nourrit d'une impatience justement, paradoxe porteur, qui patiemment reconstruit, tel que le ferait un bon analyste, ce qui eût pu s'effilocher, sans la main maîtresse du poète. C'est bien à un exercice d'admiration qu'il se livre là, mais sans rien de convenu... avec comme point de chute cet étonnant "rouge minium à pieds bleus." La mer, sans autre mémoire que celle que nous lui prêtons.  DM

10/05/2017

"L'Arbre des voyageurs", de Tristan Tzara

Vous parler aujourd'hui du premier livre illustré par Joan Miro, dont l'auteur est Tristan Tzara (1896-1963), le peintre ayant réalisé pour ce recueil de poèmes 4 lithographies originales. Il s'agit de "L'Arbre des voyageurs", tiré à 523 exemplaires, imprimé à Paris, aux éditions de la Montagne, en 1930.
Les 20 premiers exemplaires ont été imprimés sur vélin d'Arches, celui dont vous pouvez lire plus bas la dédicace, inédite, porte le numéro XVII, il a été offert à André Breton (on pardonnera à Tristan T. la mauvaise orthographe d'"arêtes", sachant que toujours l'émotion prime, la raison vient après).

Une sécheresse dans l'expression, un déferlement d'images à prendre comme elles viennent pour en extraire le sens, caractérisent les vers de ce livre qui précède d'une seule année celui qui fera la renommée du poète Dada : "L'Homme approximatif", que Jean Cassou qualifie d'"extraordinaire poème primitif". En 1930, les relations de Tzara avec les Surréalistes sont encore bonnes, mais il ne tardera pas à entrer en conflit avec eux, en particulier avec Breton. Œuvre charnière donc, dans la production et la vie du poète, et qui se divise en trois parties : "L'Arbre des voyageurs" (signe du roc), "A perte de nuages" (signe de l'éclair), "le Feu défendu" (signe du vent). DM

 

 

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 à André Breton

L'Arbre des voyageurs

               la soif des scaphandres
               les diadèmes de vies
               les rencontres derrière le dos des mots
               les arêtes du désert
               les allumettes
               les verres les gants
               des incendies des repos des myosotis
               les globules de sable incandescent

                                   avec l'affection
                                            de
                                          Tristan Tzara
                                             oct. 34

09:59 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

09/05/2017

"Le songe d'une nuit d'été", de William Shakespeare

Le chef-d’œuvre de William Shakespeare, Le songe d'une nuit d'été, exploite avec une verve savoureuse, une poésie et une invention incomparables toutes les ressources du sommeil. Perdus dans la forêt, les amoureux comme les artisans venus répéter leur divertissement et même la belle Tatiana s'assoupissent à qui mieux mieux dans le plus invraisemblable désordre au cours de cette folle nuit, ce qui donne l'occasion à Obéron et à Puck de leur jouer mille farces.
Tour à tour les chorégraphes Georges Balanchine au New York City Ballet en 1962, Fredrick Aston à Londres en 1964, John Neumeier au ballet de l'Opéra de Hambourg puis à l'Opéra de Paris en 1982 ont utilisé de manière diverse cet ingénieux canevas mis en musique par Félix Mendelssohn et Luciano Berio, pour la dernière version de Neumeier.

 

                                                 Marie-Françoise Christout

 

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22:53 Publié dans Critiques | Lien permanent | Commentaires (0)